La sécurité, seul enjeu de la présidentielle
L’élection présidentielle en forme de plébiscite pour le président sortant et seul candidat, Pierre Nkurunziza, a débuté lundi matin. Au moins huit personnes ont été tuées dans des attaques non revendiquées ces deux dernières semaines, mais la situation est « sous contrôle » selon la police.
L’élection présidentielle a débuté lundi matin au Burundi, où la situation était "sous contrôle" selon la police après plusieurs semaines de violences, alors que le président sortant Pierre Nkurunziza est resté le seul candidat en lice.
Au moins huit personnes ont été tuées et plus de soixante blessées dans les dernières deux semaines, dans une série d’attaques non revendiquées à la grenade.
Électeurs peu nombreux
Ces attaques, attribuées par le pouvoir à l’opposition, ont suivi la très large victoire du parti au pouvoir lors des élections communales du 24 mai, dans un scrutin jugé truqué par l’opposition.
Les six candidats déclarés de l’opposition à la présidentielle se sont depuis retirés de la course en signe de protestation, laissant le chef de l’État sortant, âgé de 45 ans, assuré de sa réélection.
"La situation est sous contrôle. L’armée et la police sont en train d’assurer conjointement la sécurité", a affirmé lundi à la presse le ministre de la sécurité publique Alain Guillaume Bunyoni.
"Nous déplorons seulement le jet de trois grenades à Bujumbura", qui n’ont pas fait de victime, a-t-il ajouté.
Les électeurs étaient peu nombreux peu après l’ouverture d’un bureau de vote de la capitale Bujumbura, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dans ce bureau de Kanyosha, un fief du principal parti d’opposition des Forces nationales de libération (FNL), une vingtaine de personnes votaient, dix fois moins que lors des élections communales à la même heure il y a un mois.
3,5 millions d’électeurs – sur une population totale estimée à 8,5 millions de personnes – sont appelés à voter lundi jusque 16h00 locales (14 h GMT).
Cette élection présidentielle devait être le moment test d’une série d’élections prévues tout au long de l’été au Burundi, et censées ancrer la paix encore très fragile dans ce petit pays très pauvre d’Afrique de l’Est, qui se remet difficilement de 13 ans de guerre civile (300 000 morts entre 1993 et 2006).
Le retrait de l’opposition du jeu électoral et les attaques à la grenade des dernières semaines ont au contraire ranimé la crainte d’une résurgence des violences.
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