Amazigh Kateb : « La musique gnaouie est une élévation spirituelle »
Amazigh Kateb, fils du célèbre écrivain algérien Yacine Kateb et leader du groupe Gnawa Diffusion, a estimé samedi à Essaouira, au Maroc, que la musique gnaouie dont il s’inspire est une « forme de soufisme » « qui nourrit l’âme et l’esprit ».
Dans un entretien avec l’AFP dans le cadre de la 13ème édition du festival "Gnaoua et des musiques du monde" Amazigh Kateb qui vit en France explique que la musique gnaouie est une "élevation spirituelle à travers la danse, le chant et le rituel" (cérémonies).
La musique ganouie – dont le mot voudrait dire Guinéens – provient des descendants d’anciens esclaves d’Afrique noire. Cette musique a été ensuite exportée au Maghreb.
"Mon nom, Amazigh Kateb, veut dire homme libre et dans la musique gnaouie j’ai retrouvé mon exil, mon langage et la déportation. On est en quelque sorte des gnaouis de la France (les immigrés, ndlr) et nos parents ce sont comme des esclaves africains venus d’Afrique" vers le continent européen, a-t-il estimé.
Le chanteur algérien était samedi soir la "vedette" du festival avec un concert en compagnie du mâalem marocain (grand maître gnaoui) Abdessalam Alikane. Plus de 10.000 personnes étaient attendues à ce spectacle, selon les organisateurs.
"En portant le prénom Amazigh, je ne peux oublier qu’une moitié de mon pays ne comprend pas l’autre. C’est le cas de tous les pays du Maghreb", a-t-il souligné, plaidant en faveur de la culture berbère dans le Maghreb.
Le Maroc et l’Algérie sont des frères
Amazigh Kateb qui est devenu en 2009 le producteur de ses propres albums "revendique l’africanité et le mélange des cultures".
À propos de la tension maroco-algérienne, Amazigh Kateb estime que les relations entre les "deux peuples ont toujours été cordiales. On est des voisins et des frères quelles que soient les conjonctures et les tensions diplomatiques".
"Finalement, selon lui, les sociétés sont en avance sur les pouvoirs, heureusement! Car on se serait retrouvés au Moyen Âge", a-t-il conclu.
Le chanteur de reggae Patrice, de mère allemande et de père sierra-léonais, devait jouer samedi soir sur la même scène en mettant en valeur les rythmes du reggae en passant par la soul, le blues, le jazz ou encore le hip-hop.
La 13ème édition du festival se tient du 24 au 27 juin sous le signe de "l’innovation, de l’originalité et toujours la même authenticité", selon les organisateurs.
Pour André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et président de l’Association Essaouira-Mogador, c’est un "festival qui parle au cœur. Ce festival (créé) de l’émotion avant, pendant et après, pour les artistes comme pour le public".
"48 concerts gratuits, 3 résidences d’artistes, 10 concerts fusions avec la participation globale de quelque 300 artistes" figurent au programme du festival qui prévoit d’accueillir 400.000 spectateurs marocains et étrangers.
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