Les raisons de l’échec du continent

Seul le Ghana, comme il y a quatre ans, a franchi le premier tour du Mondial 2010, contredisant la thèse qui voudrait que les sélections africaines progressent. Analyse d’un ratage, entre mauvaise préparation, pression démesurée et effectifs surcotés.

Les Super Eagles se motivent lors de la rencontre décisive contre la Corée du Sud. © AFP

Les Super Eagles se motivent lors de la rencontre décisive contre la Corée du Sud. © AFP

Publié le 26 juin 2010 Lecture : 2 minutes.

On peut diviser les sélections en trois groupes: celles qui ont bien préparé le Mondial mais qui ne disposaient pas de suffisamment de bons joueurs pour rivaliser (Algérie, Afrique du Sud), celles qui ont mal préparé le tournoi, s’y prenant au dernier moment (Nigeria, Côte d’Ivoire) ou se perdant dans des querelles internes (Cameroun), et l’exception ghanéenne.

Symbole de cette impréparation, les "Eléphants", éliminés vendredi, ont recruté leur sélectionneur le 28 mars ! Deux mois avant le coup d’envoi du Mondial !

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"On doit accélérer un peu plus notre travail de transformation des bons joueurs en coaches, estime Kalusha Bwalya, ex-vedette de la Zambie, aujourd’hui président de sa Fédération, sinon on aura ce qui s’est passé avec la Côte d’Ivoire, un coach (Sven Goran Eriksson) qui arrive au dernier moment et qui ne connaît par la culture du pays."

Le Nigeria a fait à peine mieux, confiant ses "Super Eagles" à un autre Suédois, Lars Lägerback, le 28 février, après avoir licencié Shaibu Amodu, qui avait pourtant qualifié l’équipe et terminé troisième de la Coupe d’Afrique des nations. "Les coaches locaux ne sont bons que pour la CAN, ironise Jomo Sono, légende du football sud-africain. Ca n’a aucun sens de changer d’entraîneur juste avant la Coupe du monde, celui qui s’est qualifié mérite de la disputer".

Trop de pression

"Il y avait trop de pression parce qu’on était en Afrique", estime Kalusha Bwalya. L’espoir déraisonnable de voir une sélection africaine gagner la Coupe du monde donne encore plus des allures de fiasco à leur parcours, Ghana mis à part. Les louanges d’avant tournoi ont placé le public dans une attente que les sélections ne pouvaient pas satisfaire.

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Elles sont jugées à l’aune de leurs leaders, qui jouent au niveau mondial, mais on oublie que leurs partenaires ne sont pas de la même trempe. Dans les grandes équipes comme le Brésil ou l’Angleterre, "il y a quinze stars qui se partagent la pression", explique Patrick Vieira, ancien capitaine de l’équipe de France né au Sénégal.

En Afrique, "tout repose sur Eto’o ou Drogba, poursuit "Pat". Les coéquipiers, le peuple, les journalistes attendent qu’ils gagnent le match à eux tous seuls". L’Afrique du Sud n’avait qu’une star, Steven Pienaar, qui n’est pas du niveau d’Eto’o ni Drogba, et est en outre arrivée fatiguée par une longue saison à Everton.

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Les équipes africaines ont quelque fois elles-mêmes nourri ces fantasmes, à l’image des "Lions Indomptables", minés par les querelles internes, qui annonçaient vouloir gagner la Coupe du monde et qui ont été les premiers éliminés…

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