Baradei dans la rue avec l’opposition
Mohamed el-Baradei, le plus populaire opposant au régime de Hosni Moubarak, est sorti manifester après la grande prière du vendredi, à Alexandrie. Une foule de plusieurs milliers de personnes protestait contre les brutalités policières.
Plusieurs milliers de personnes, avec à leur tête la principale figure de l’opposition égyptienne Mohamed el-Baradei, ont manifesté vendredi à Alexandrie (Nord) contre les violences policières, à leurs yeux à l’origine de la récente mort d’un jeune homme. Baradei, ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), s’était auparavant rendu auprès de la famille de Khaled Saïd, 28 ans, mort à Alexandrie (nord) le 6 juin après son interpellation par la police, selon une journaliste de l’AFP.
Après avoir participé à la prière du vendredi, l’opposant de 68 ans a éprouvé le plus grand mal à se frayer un passage dans le cortège de nombreux manifestants cherchant à lui embrasser les mains ou lui faire une accolade.
Dans le calme et au milieu d’un imposant dispositif de sécurité, la foule – qui comptait aussi en son sein des représentants de partis d’opposition et des militants des droits de l’homme – a scandé "Changement" et brandi des portraits de Saïd.
« À bas Hosni Moubarak »
La diffusion sur internet d’images difficilement soutenables d’un visage sans vie couvert de plaies -présenté comme celui du jeune homme après avoir été violemment frappé- a fait de ce décès un symbole de la brutalité policière. Se basant sur une double autopsie pratiquée sur la dépouille de Khaled Mohamed Saïd, le procureur général Abdel-Méguid Mahmoud a répété mercredi que celui-ci était mort d’une "asphyxie après ingestion d’un corps étranger, un sachet plastique contenant une substance verte, (…) de la marijuana".
Mais des témoins et des associations ont rejeté ces conclusions, réaffirmant que le jeune homme avait été traîné par des policiers en civil en dehors d’un café internet, puis battu à mort dans la rue. Les États-Unis avaient annoncé avoir contacté le gouvernement égyptien à ce sujet, lui demandant de "demander des comptes à quiconque est responsable".
Cette affaire avait déjà donné lieu à des manifestations, notamment dimanche dernier au Caire, où des heurts avaient éclaté entre la police et des manifestants. Une trentaine de personnes au moins avaient été arrêtées. Lors du rassemblement de vendredi, des participants ont également brandi des banderoles : "Nos condoléances à la liberté", scandé "À bas Hosni Moubarak !" et réclamé le limogeage du ministre de l’Intérieur, Habib al-Adlyn, d’après la journaliste de l’AFP.
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