Face à l’Iran, Benyamin Netanyahou montre les dents
Mis sous pression après la frappe qui a tué sept humanitaires à Gaza, Israël doit aussi faire face aux menaces de l’Iran à la suite de l’attaque meurtrière du consulat de Damas, en début de semaine. Le Premier ministre israélien a pour l’heure choisi la surenchère.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a prôné jeudi la défense et l’attaque face à l’Iran, alors que l’armée israélienne est sur le qui-vive après une frappe attribuée à Israël qui a détruit lundi le consulat de la République islamique à Damas et fait 16 morts. « Pendant des années, l’Iran a agi contre nous à la fois de manière directe et par le biais de ses mandataires. Par conséquent, Israël agit contre l’Iran et ses agents de façon défensive et offensive », a déclaré M. Netanyahou jeudi soir en ouvrant une réunion du cabinet de sécurité, selon un communiqué de son bureau.
« Nous saurons comment nous défendre et nous agirons en vertu du principe simple selon lequel quiconque nous fait du mal ou prévoit de nous nuire, nous lui nuisons aussi », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir renforcé ses mesures de défense dans ce contexte de tensions accrues avec l’Iran sur fond de guerre à Gaza. Elle a décidé de suspendre temporairement les permissions « des unités combattantes », de brouiller le signal GPS dans certains endroits et de renforcer la « vigilance » à bientôt six mois de guerre à Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
« L’armée israélienne est en guerre et la question du déploiement des forces est constamment réexaminée en fonction des besoins », a indiqué l’armée en annonçant la suspension des permissions. Après une « évaluation de la situation », a encore dit l’armée, il a été décidé d’augmenter les effectifs et de faire appel à des réservistes pour le réseau de défense aérienne ».
L’armée rappelle plus de soldats réservistes « dans le contexte des menaces visibles de l’Iran », ont souligné les médias israéliens. Selon le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, le brouillage du signal GPS est destiné à défendre le pays contre les armes guidées comme les missiles ou les drones. « Nous avons renforcé la vigilance des unités de combat, là où c’était nécessaire », a déclaré M. Hagari. « Nous avons renforcé les systèmes de défense et nous avons des avions préparés pour la défense et prêts à attaquer selon différents scénarios », a-t-il ajouté.
Israël sera « giflé »
Ces annonces interviennent après que des frappes imputées à Israël ont détruit lundi l’annexe consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, faisant 16 morts parmi lesquels sept membres du corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. L’Iran en a accusé Israël, qui n’a pas confirmé sa responsabilité. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dit qu’Israël serait « giflé » pour cette attaque.
Sur le front nord (Liban, Syrie), les échanges de feu se sont multipliés à coup de tirs de missiles et d’artillerie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas. Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas, se livrent à des échanges de tirs quotidiens le long de la frontière israélo-libanaise.
(Avec AFP)
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