Un vent de critiques souffle sur le Mondial
L’Afrique du Sud fait face, depuis quelques jours, à de nombreuses critiques – et pas seulement de la part des téléspectateurs ou des professionnels du football. Une grogne sociale menace de perturber le bon déroulement de la Coupe du monde. Au grand dam des autorités de Pretoria.
La police sud-africaine a remplacé au pied levé les gardes privés qui devaient assurer la sécurité du match Italie-Paraguay (Groupe F), lundi soir au Green Point Stadium du Cap (Sud-Ouest), à la suite d’une grève surprise.
Ce mouvement, causé par un désaccord salarial, intervient moins de 24 heures après une manifestation spontanée des employés de la même société à Durban (Est), à l’autre bout du pays. Dans la nuit de dimanche à lundi, après le match Allemagne-Australie, la police anti-émeute avait violemment dispersé la manifestation de quelque 400 stadiers, tirant des balles de caoutchouc et des grenades assourdissantes.
Le différend salarial, au sein de la société Stallion Security Consortium, embarrasse les organisateurs, qui ont dû faire face à un autre débrayage imprévu lundi après-midi : les chauffeurs de bus ont laissé en rade un millier de supporteurs près du stade de Soccer City, au sud de Johannesburg, après la rencontre Pays-Bas-Danemark.
Aussi le chef du Loc, Danny Jordaan, a-t-il menacé de "prendre des mesures" contre les grévistes. "Bien que nous respections les droits des salariés, nous estimons inacceptable qu’ils troublent l’organisation les jours de match", a-t-il justifié dans un communiqué. Au Cap, le match a été maintenu comme prévu, à 20 h 30 (18 h 30 GMT).
La police anti-émeute surveille des grévistes interpellés le 14 juin 2010 à Durban (AFP).
« Sepp » Blatter monte au créneau
Le Mondial, célébré pour l’ambiance de fête qui règne en Afrique du Sud depuis le coup d’envoi vendredi, fait face désormais à toutes sortes de critiques. Les vuvuzelas, bruyantes trompettes de plastiques devenues emblème de cette Coupe du monde, sont dénoncées par de nombreuses équipes et observateurs étrangers. Mais le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Sepp Blatter en personne, est monté en défense.
"Je ne vois pas pourquoi on interdirait la tradition musicale des fans dans leur propre pays. Est-ce que vous aimeriez qu’on le fasse dans votre propre pays?", a-t-il écrit sur le site de microblogs Twitter. La commercialisation annoncée de vuvuzelas moins bruyantes apaisera peut-être les esprits. En revanche, les voleurs qui multiplient les délits dans les hôtels du pays continuent de sévir, confortant l’image négative de l’Afrique du Sud en termes de criminalité. Une équipe de télévision néo-zélandaise s’est ainsi fait dérober pour plus de 50 000 euros de matériel durant le week-end, après deux attaques à main armée contre des journalistes, et des larcins dans les chambres de footballeurs.
Places vacantes dans les stades
Pourtant, le pays a déployé les grands moyens, embauchant 41 000 policiers supplémentaires et créant des tribunaux d’exception pour le Mondial. La presse titre également sur les embouteillages monstres et les transports publics pris d’assaut pour accéder au stade de Soccer City à Johannesburg. Et la quantité de sièges vides lors des rencontres les moins courues – 8 000 places non occupées samedi lors de la rencontre Corée du Sud-Grèce à Port Elizabeth (Sud) – posent un autre défi à résoudre. La plupart de ces sièges vacants avaient été vendus en bloc à des entreprises pour remplir le stade.
"Bien sûr, ce n’est pas idéal de voir des matches de Coupe du monde avec des sièges vides. C’est une question que nous sommes occupés à étudier dans son ensemble et il est difficile pour le moment de tirer des conclusions", a déclaré le porte-parole de la Fifa, Nicolas Maingot.
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