Un haut gradé assassiné à son domicile
Le colonel Combo Ayouba, un « chef de corps » de l’Armée nationale de développement (AND) réputé proche du président, a été assassiné par des inconnus à son domicile, d’après une source policière.
"Des voisins ont entendu dans la soirée des coups de feu au domicile du colonel", dans le nord de la capitale comorienne, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale, qui a requis l’anonymat. "Ils ont retrouvé le corps de l’officier criblé d’une dizaine de balles" devant sa maison, a expliqué cette source.
Le colonel Combo Ayouba était "chef de corps" au sein de l’Armée nationale de développement (AND), l’armée comorienne, et l’un de ses plus haut gradés.
Formé par Bob Denard
Originaire de l’île d’Anjouan, considéré au sein de l’état-major plutôt comme un proche du président, il était l’un des rares anciens membres de la garde présidentielle formée dans les années 1980 par le mercenaire français Bob Denard, encore en activité au sein de l’armée, et à ce niveau de responsabilité.
Cet assassinat intervient dans un contexte de vive tension politique aux Comores, après la prolongation contestée au-delà du 26 mai dernier du mandat du président Ahmed Abdallah Sambi.
La petite armée comorienne a connu ces derniers mois de gros tiraillements, se traduisant notamment par un malaise croissant entre une partie de l’état-major et le pouvoir exécutif.
Mi-mai, un accord de "réconciliation" avait été signé par le chef d’état-major de l’AND, le général Salimou Amiri, et le chef du cabinet militaire à la présidence pour "rétablir la sérénité" au sein de l’armée. L’AND compte un peu moins de 2.000 hommes, répartis au sein des Forces comoriennes de défense (FCD, 1.000), la gendarmerie (600), la garde présidentielle (100), les services de santé (60) et les écoles d’instruction.
Petit archipel de l’océan Indien, les Comores ont connu, depuis l’indépendance, une vingtaine de coups d’État ou tentatives supposées, menées notamment par le mercenaire Bob Denard. Des négociations politiques, menées depuis deux mois par la communauté internationale pour fixer la date de l’élection présidentielle et les termes de la période de transition, n’ont pas abouti à ce jour, alors que le président Sambi a prolongé son mandat jusqu’à fin 2011.
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