Lamine Yamal, le surdoué du foot que tout le Maroc attend
Lamine Yamal, né en Espagne d’une mère équato-guinéenne et d’un père marocain, est un phénomène de précocité. À 16 ans, l’attaquant est déjà titulaire au FC Barcelone, qui affrontera le PSG ce mercredi en Ligue des champions, et en sélection espagnole, bien que le Maroc ait espéré qu’il choisisse les Lions de L’Atlas.
Un joueur du FC Barcelone ovationné lors de son remplacement par le public du stade Santiago-Bernabéu, antre du Real Madrid, rival historique du club catalan, est presque un événement. C’est pourtant ce qu’il s’est produit le 26 mars dernier, lors du match amical entre l’Espagne et le Brésil (3-3). Auteur d’un grosse performance individuelle, Lamine Yamal a reçu une salve d’applaudissements à sa sortie du terrain et confirmé qu’à 16 ans et demi (il en aura 17 le 13 juillet prochain), il n’est pas tout à fait un joueur comme les autres.
À 7 ans, il intègre le centre de formation du FC Barcelone
Né d’une mère, Sheila Ebana, originaire de Bata, en Guinée équatoriale, et employée chez McDonald’s, et d’un père, Mounir Nasraoui, né à Larache, au Maroc, peintre en bâtiment, Lamine Yamal a vu le jour à Esplugues de Llobregat, dans la province de Barcelone (Catalogne). À l’âge de 7 ans, après avoir commencé le football dans deux petits clubs amateurs (CF La Torreta et CF Rocafonda), Yamal a intégré La Masia, le prestigieux centre de formation du FC Barcelone, d’où sont notamment sortis Lionel Messi et Xavi, son actuel entraîneur en Catalogne, champion du monde (2010) et d’Europe (2008, 2012) avec l’Espagne.
Le 29 avril 2023, il est devenu à 15 ans, 9 mois et 16 jours le plus jeune joueur de l’histoire du FC Barcelone à disputer un match professionnel en championnat, remporté 4-0 face au Betis Séville. Depuis, son statut a considérablement évolué. Xavi en a fait l’un de ses titulaires en attaque, et le club a prolongé son contrat jusqu’au 30 juin 2026, en fixant sa clause libératoire à 1 milliard d’euros !
Au Maroc, où le FC Barcelone est au moins aussi populaire que le Real Madrid, les prestations du jeune surdoué sont évidemment suivies avec beaucoup d’attention. Et, jusqu’à la fin du mois d’août dernier, les supporters des Lions de l’Atlas ont espéré que Yamal décide de jouer pour le pays d’origine de son père, même s’il avait déjà porté le maillot ibérique dans les catégories de jeunes (moins de 15, 16, 17 et 19 ans).
Le 23 août 2023, lors d’une conférence de presse, Walid Regragui, le sélectionneur marocain, dont l’équipe s’apprêtait alors à affronter, en septembre, le Liberia en qualifications pour la CAN 2024 – le match sera reporté en raison du séisme qui a frappé Marrakech et sa région, le 8 septembre – et le Burkina Faso en amical, à Lens, laissait entendre que le Barcelonais pourrait opter pour les Lions de l’Atlas.
« Sportivement, il a choisi le pays où il est né et où il a été formé »
En effet, depuis plusieurs années, la Fédération royale marocaine de football s’intéressait à son cas, en espérant le convaincre de jouer pour la sélection nord-africaine. Yamal avait ainsi rencontré Fouzi Lekjâa, le président de l’instance, en marge d’un match entre le Maroc et le Chili (2-0), à Barcelone, en 2022. Son père s’était également rendu à Rabat, et Walid Regragui avait rencontré l’adolescent.
Lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, après la victoire du Maroc face à l’Espagne (0-0, 3-0 aux t.a.b) en 8e de finale, Lamine Yamal avait gentiment chambré ses coéquipiers espagnols du FC Barcelone sur les réseaux sociaux en posant avec un maillot marocain. « On pensait vraiment qu’il allait choisir le Maroc. On y croyait d’ailleurs plus que pour Brahim Díaz« , se souvient le journaliste Nassim El Kerf.
Mais, quelques jours après la conférence de presse du sélectionneur marocain, Yamal annonçait sa décision de jouer pour l’Espagne. Le 8 septembre, pour sa première sélection face à la Géorgie en qualifications de l’Euro 2024, il avait même inscrit le septième but de La Roja (7-1).
« Sportivement, il a choisi le pays où il est né, où il a été formé et est devenu professionnel, et qu’il avait déjà représenté en sélection de jeunes. C’est un choix plutôt logique, même si les Marocains étaient un peu déçus. Mais cela s’est vite atténué et il est très apprécié ici, dans un pays où le football espagnol est largement suivi, et où le FC Barcelone est aussi supporté que le Real Madrid », poursuit Nassim El Kerf. Les maillots du club catalan floqués à son nom se vendent d’ailleurs très bien au Maroc, qu’ils soient contrefaits ou non.
L’ancien international marocain Khalid Fouhami, désormais entraîneur du CA Khénifra (Botola 2), suit avec intérêt le parcours du jeune joueur. « Une telle maturité à cet âge-là, c’est rare. J’aurais aimé, comme tous les Marocains, qu’il porte le maillot des Lions. Ce que j’espère, c’est que son club saura bien le gérer, ne pas le griller en l’exposant trop et en le faisant trop jouer car, à même pas 17 ans, sa croissance n’est pas encore achevée. »
Lamine Yamal lui-même en semble conscient, puisqu’il a récemment expliqué, dans une interview accordée au quotidien sportif Mundo Deportivo, qu’il ne serait pas « logique de jouer l’Euro en Allemagne (14 juin-14 juillet) puis les Jeux olympiques. J’essaie de ne pas trop me surcharger et de ne pas trop jouer, et cela n’aurait pas de sens de disputer les deux compétitions ». Le message à la fédération espagnole est transmis…
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