Présidentielle en Côte d’Ivoire : le casting 2025 est ouvert
Alassane Ouattara, Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro… À un an et demi du scrutin, les états-majors politiques – et l’ensemble des Ivoiriens – cherchent à savoir qui pourrait composer la « short list » de candidats, et confrontent les scénarios.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 8 mai 2024 Lecture : 2 minutes.
Côte d’Ivoire : une nouvelle donne
Six mois après la nomination du gouvernement Beugré Mambé et à dix-huit mois de la présidentielle, pour tous les partis, c’est l’heure des comptes et de la pré-campagne. Ont-ils tiré les leçons des élections locales de septembre 2023 ? Alassane Ouattara va-t-il se présenter ou va-t-il désigner un dauphin ? La candidature de Tidjane Thiam peut-elle rebattre les cartes ? Le parti de Laurent Gbagbo, qui reste inéligible, peut-il remobiliser ses militants et les électeurs ? De l’hypothèse d’un quatrième mandat d’ADO à l’éventuel retour de Guillaume Soro, voyage à travers un paysage politique et un pays en pleine mutation.
Dans les couloirs de course des formations politiques s’affinent les ambitions des candidats potentiels ou déclarés à la prochaine élection présidentielle ivoirienne qui doit se tenir dans un an et demi. En pré-pré-campagne électorale, quelle personnalité sera inspirée par quelle trajectoire anciennement victorieuse ?
Cette fois, le svelte sexagénaire houphouëtiste au patronyme à consonance internationale et au profil de technocrate rigoureux nourri d’expériences occidentales, c’est Tidjane Thiam, pas Alassane Ouattara (ADO). Nourri de l’aura de feu Henri Konan Bédié sans en ressentir désormais le poids du jugement, le candidat inédit du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) se la jouera-t-il « ADO 2010 » ?
Rompu à l’exercice de la présidence de la République, le désormais octogénaire Alassane Ouattara sera-t-il, lui, tenté par le récent syndrome Macky Sall, resté, il est vrai, obscur et peu productif ? L’histoire dévoilera un jour la raison principale pour laquelle l’ex-chef de l’État sénégalais risqua de faire dérailler le processus électoral. Était-ce parce que les chances de victoire de son poulain étaient faibles ?
Ce n’est pas un autre argument que développent ceux qui incitent Alassane Ouattara à se présenter pour un quatrième mandat. Sauf que Macky Sall n’a réussi ni à « débrancher » la candidature d’Amadou Ba ni à esquisser une volonté de rebelotter. Certes, ADO a davantage de temps devant lui. Quelle sera sa fenêtre de tir et aura-t-il tout simplement l’envie de briguer un nouveau mandat ?
Blé Goudé et Soro, potentiels candidats de rupture
La Côte d’Ivoire enfantera-t-elle, en un temps record et par surprise, un jeune candidat de rupture comparable à Bassirou Diomaye Faye ? Devenus quinquagénaires et élimés par une kyrielle de tensions politiciennes, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro semblent avoir raté le coche de l’Histoire démocratique. Pourtant, fier, le second affirme avoir parlé récemment au téléphone avec celui qui le considérait jadis comme son « fils ». Cette conversation est-elle un élément stratégique pré-électoral d’ADO destiné à déblayer le terrain ?
La bienveillance présidentielle dont pourrait rêver Soro ne serait pas systématiquement synonyme de perspective de candidature, comme peut en témoigner Laurent Gbagbo, gracié en août dernier par Alassane Ouattara. Au-delà de son statut judiciaire qui ressemble à un bracelet électronique virtuel, le « Christ de Mama » tarde à mobiliser un espace électoral pour sa formation politique, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Toujours inéligible, mais partisan de la méthode Coué, l’ex-président ivoirien a tout de même accepté d’être le candidat du PPA-CI à la présidentielle…
En cette année très électorale, sur l’ensemble du continent, le futur scrutin présidentiel ivoirien va être scruté de loin mais surtout de près, tout autant que le rendez-vous sénégalais et ses frayeurs, l’élection sud-africaine et ses incertitudes, la présidentielle algérienne et son excès de certitude…
Depuis qu’elle a tourné les pages de ses soubresauts politiques de 2002 et de sa crise postélectorale de 2010-2011, la Côte d’Ivoire entend demeurer l’un des pôles de stabilité économique et politique d’une sous-région aux organisations amputées de certains de leurs membres historiques.
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Côte d’Ivoire : une nouvelle donne
Six mois après la nomination du gouvernement Beugré Mambé et à dix-huit mois de la présidentielle, pour tous les partis, c’est l’heure des comptes et de la pré-campagne. Ont-ils tiré les leçons des élections locales de septembre 2023 ? Alassane Ouattara va-t-il se présenter ou va-t-il désigner un dauphin ? La candidature de Tidjane Thiam peut-elle rebattre les cartes ? Le parti de Laurent Gbagbo, qui reste inéligible, peut-il remobiliser ses militants et les électeurs ? De l’hypothèse d’un quatrième mandat d’ADO à l’éventuel retour de Guillaume Soro, voyage à travers un paysage politique et un pays en pleine mutation.
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