Israël prépare l’offensive à Rafah, le Hamas étudie une proposition de trêve à Gaza

Benyamin Netanyahou a annoncé qu’une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah, malgré l’opposition de Washington, à l’heure où le Hamas et Israël tentent de se mettre d’accord sur une trêve.

La police scientifique et la défense civile palestiniennes récupèrent des restes humains sur le site de l’hôpital Al-Shifa, le 8 avril 2024.

La police scientifique et la défense civile palestiniennes récupèrent des restes humains sur le site de l’hôpital Al-Shifa, le 8 avril 2024.

Publié le 9 avril 2024 Lecture : 3 minutes.

Six mois après le début de la guerre, le Hamas examine une proposition en trois étapes remise par les pays médiateurs, dont la première prévoit un cessez-le-feu de six semaines.

Le président français, Emmanuel Macron, le chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi de Jordanie, Abdallah II, ont appelé à un cessez-le feu « immédiat » et « permanent », à une libération de « tous les otages » à Gaza et mis en garde Israël contre les « conséquences dangereuses » d’une offensive à Rafah. « La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement », écrivent-ils dans une tribune commune parue dans quatre journaux, français (Le Monde), américain (Washington Post), jordanien (Al-Raï) et égyptien (Al-Ahram).

la suite après cette publicité

« Une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste »

Le Premier ministre israélien a annoncé qu’une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah, l’un des derniers bastions selon lui du Hamas dans la bande de Gaza. « Cela se fera, il y a une date », a-t-il déclaré dans un message vidéo sans toutefois en dire plus. Presque immédiatement après cette annonce, les États-Unis ont réaffirmé leur opposition à cette opération sur cette ville frontalière de l’Égypte où s’entassent, dans des conditions très précaires, près d’un million et demi de Palestiniens. « Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu’une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces civils et qu’elle nuirait en fin de compte à la sécurité d’Israël », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition de trêve qu’étudie le Hamas prévoit également, dans un premier temps, la libération de 42 otages israéliennes en échange de 800 à 900 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas. Cette proposition est le fruit d’un nouveau cycle de négociations au Caire entre le Hamas et Israël par l’intermédiaire de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar.

Les négociations sont loin d’être dans leur dernière « ligne droite »

Plus tôt dans la journée, des responsables israéliens et du Hamas ont tempéré les espoirs d’une trêve prochaine, les deux protagonistes s’accusant mutuellement de blocage. « Le Hamas bloque les négociations », a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Hyman. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a pour sa part jugé « le moment opportun » pour conclure une trêve.

Selon un responsable du Hamas contacté lundi par l’AFP, « on ne peut pas parler de progrès concrets jusqu’à présent » et les divergences portent surtout sur le retour des déplacés dans la ville de Gaza, réclamé par le mouvement islamiste considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. Interrogé par la BBC, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, s’est dit lui plus « optimiste » qu’il y a quelques jours, ajoutant toutefois que les négociations sont loin d’être dans leur dernière « ligne droite ».

la suite après cette publicité

Outre les destructions et le bilan humain, la guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire de 2,4 millions d’habitants assiégé par Israël, où l’aide humanitaire contrôlée par l’État hébreu arrive au compte-gouttes.

Face à la situation de Gaza, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l’Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, dénonçant son soutien militaire à Israël. L’Allemagne répondra devant la cour ce 9 avril mais a déjà qualifié de « grossièrement biaisée » la présentation du Nicaragua.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires