Ma vision et mon projet pour le Tchad – par Albert Pahimi Padacké

Candidat du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil) à la présidentielle du 6 mai, l’ex-Premier ministre promet que la jeunesse sera au centre de toutes les politiques qu’il entend mettre en œuvre s’il est élu.

Des jeunes garçons travaillent dans une usine de briques, à N’Djamena, le 14 février 2022. © Djimet WICHE / AFP

Des jeunes garçons travaillent dans une usine de briques, à N’Djamena, le 14 février 2022. © Djimet WICHE / AFP

Albert Pahimi Padacké. © DR

Publié le 11 avril 2024 Lecture : 3 minutes.

L’élection présidentielle du 6 mai prochain, au regard des enjeux qu’elle charrie, sera cruciale pour le Tchad comme nulle autre ne l’a été dans notre histoire nationale. Notre pays doit relever des défis multiples et colossaux dans un environnement international en proie à de profondes mutations, où les périls ne cessent de croître et où la progression fulgurante des innovations modifie en profondeur nos modes de vie.

Conduire le bateau Tchad sur des mers aussi agitées, mais tout aussi pleines d’opportunités, exige de celui qui tiendra le gouvernail une connaissance approfondie, aussi bien du monde dans lequel nous vivons que de l’État dans sa totalité, ainsi qu’une capacité à résister aux tempêtes et aux bourrasques, et une vision claire de la direction que doit prendre ce bateau. L’exigence d’une solide expérience pour le prochain élu sera gage d’une arrivée assurée à quai.

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Il m’a été donné d’acquérir, durant près de trois décennies au cœur de l’appareil d’État et à divers postes à responsabilité, une vue panoramique du fonctionnement de l’État aux niveaux exécutif et législatif, ainsi qu’à l’international. C’est le moment de rendre à la nation ce que la République m’a donné : l’expérience.

Le défi de la transition démographique

Aucun projet, si généreux et savamment pensé soit-il, n’est réalisable sans un environnement de paix et de sécurité où chaque citoyen pourra donner la pleine mesure de son énergie, de son génie créateur. Nous nous attèlerons non seulement à consolider les acquis de notre vivre ensemble, aujourd’hui menacé, mais aussi à anticiper sur les crises à venir. En plus de faire face sans faiblesse à toute menace qui se présenterait à nos portes, nous devons articuler la « prévention de court terme » et la « prévention de long terme ». Mais vouloir la paix, ce n’est pas seulement préparer la guerre, comme le dit un vieil adage. La paix au Tchad ne saurait continuer d’être une simple affaire de guerre ou une simple pause entre deux guerres imparables.

Plus que par le passé, la gouvernance dans notre pays doit être non seulement vecteur de paix, mais aussi garante de paix. Par la qualité de la relation entre l’État et le citoyen, l’administration et les administrés, la dévolution du pouvoir aux collectivités par une décentralisation impérative et effective, nous désamorcerions des tensions potentielles, voire les rendrions tout simplement impossibles, par une efficace et équitable gestion des diversités nationales devenues complémentaires.

Nous avons d’autant plus intérêt à moderniser nos modes de gouvernance que le Tchad, comme nombre de pays africains, doit relever le défi de la transition démographique. Notre pays est constitué d’une population majoritairement très jeune, ouverte sur le monde et impatiente de participer au rendez-vous du donner et du recevoir, qui interpelle chacun d’entre nous. Mais elle n’y parviendra pas si nous ne lui donnons pas la preuve qu’elle représente une majorité citoyenne inscrite au centre des objectifs de notre contrat social.

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La jeunesse du Tchad doit être convaincue qu’elle est la priorité de nos politiques de redistribution et d’inclusion dans le cadre d’une démocratie participative. Les politiques publiques qui nous permettront d’atteindre ces objectifs humanistes doivent être adossées à des politiques de modernisation de notre économie, tel que je le propose dans mon ouvrage L’Afrique empoisonnée. Pathologie et thérapie des conflits (L’Harmattan, 2023) : « L’Afrique, en tout cas en partie, a vécu, depuis les indépendances, d’une économie de rente qui ne produit aucune plus-value, peu d’emplois, si ce n’est l’exportation brute de ses richesses naturelles. Il est temps d’entrer dans une phase d’industrialisation, de création de valeurs et d’emplois. »

Proposer un contrat social

La transformation des produits et sous-produits tchadiens de notre riche agriculture et de l’élevage sera le cœur de ma solution à la question de l’emploi, adossée à une formation professionnelle pointue en lien avec la demande du marché. Dans cette même philosophie d’édification d’un Tchad de paix et de concorde, la coexistence pacifique de nos populations, dans le respect de nos appartenances et de nos spécificités, sera l’un des piliers du contrat social que je vous propose.

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La République, définie comme système de valeurs (justice, égalité, équité), doit être la boussole de nos expressions citoyennes, car elle est seule garante de nos libertés individuelles et collectives et de notre dignité d’humains. Avec tous les Tchadiens, je ne ménagerai aucun effort, afin que cet idéal indépassable de notre vivre ensemble prenne durablement racine dans nos comportements individuels et collectifs. Développer des relations de coopération réciproquement bénéfiques avec tous les pays du monde, sans rejet des partenaires existants du Tchad, en changeant de paradigmes dans l’intérêt bien compris de notre peuple.

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