Paris enquête sur l’attentat du Cabinda

 La justice française a ouvert une enquête contre X sur l’attentat du Cabinda lors duquel le bus des footballeurs togolais avait été mitraillé en marge de la Coupe d’Afrique des nations. L’enquête a été confiée aux juges antiterroristes.

Une image de la télévision publique angolaise après l’attaque du car le 8 janvier 2010. © AFP

Une image de la télévision publique angolaise après l’attaque du car le 8 janvier 2010. © AFP

Publié le 29 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

 Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, notamment pour assassinats en relation avec une entreprise antiterroriste, après l’attaque du car des footballeurs du Togo lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), fin avril en Angola, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Cette enquête, ouverte contre X le 19 mai et confiée aux juges antiterroristes Christophe Teissier et Edmond Brunaud, vise les chefs d’assassinats, tentative d’assassinats et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Elle fait suite à une plainte déposée par la République d’Angola le 26 avril contre le secrétaire général du groupe rebelle du Cabinda, le Flec-PM (Forces de libération de l’Etat du Cabinda/Position militaire), Rodrigues Mingas.

M. Mingas, un Franco-Angolais, a revendiqué le mitraillage le 8 janvier de l’autocar transportant l’équipe togolaise alors qu’il circulait dans l’enclave angolaise de Cabinda, faisant deux morts et treize blessés. Rodrigues Mingas, qui vit en exil en France, avait brandi la menace d’une poursuite des actions armées. "Les armes vont continuer à parler (…) Nous sommes en guerre et tous les coups sont permis", avait-il dit lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP. A la suite de ces propos, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire contre lui mi-janvier pour "apologies d’actes de terrorisme".

la suite après cette publicité

L’Angola partie civile

L’un des avocats de l’Angola, Me Jean Reinhart, affirmé que Luanda allait se constituer partie civile dans l’information judiciaire antiterroriste. De leur côté, l’Etat togolais et des familles de victimes ont déposé plainte le 29 janvier contre le Flec-PM avant de se désister début mars. Ils ont à nouveau déposé plainte avec constitution de partie civile le 9 avril mais cette constitution n’a pas été formellement enregistrée à ce stade.

Le Flec-PM lutte pour l’indépendance du Cabinda, qui ne faisait pas historiquement partie de l’Angola et a été annexé par les forces armées de Luanda dès l’indépendance et le départ des Portugais en 1975, territoire enclavé entre les deux Congo de l’autre côté du fleuve éponyme. Cabinda fournit 60% du pétrole de l’Angola — devenu cette année le premier producteur africain, devant le Nigeria — alors que la grande majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.

L’attaque contre la délégation togolaise à la CAN-2010 dans l’enclave avait tué le chargé de communication de l’équipe, Stanislas Ocloo, et l’entraîneur des gardiens Abalo Amelete. Le gardien de but avait été grièvement blessé. Après le mitraillage du car, l’équipe du Togo s’était retirée de la CAN-2010, sur ordre de son gouvernement. A la suite de ce forfait, la Confédération africaine de football et les organisateurs de la CAN avaient suspendu le Togo pour deux éditions de cette compétition. 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires