Eaux du Nil : Odinga rassure l’Égypte
Le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, a déclaré dimanche que les pays du bassin du Nil ne menaceraient jamais les intérêts de l’Egypte. Le Caire s’oppose en effet à un nouvel accord des Etats de la région sur le partage des eaux du fleuve, signé le 14 mai dernier à Entebbe (Ouganda).
En visite au Caire, dimanche 23 mai, M. Odinga a "clairement expliqué lors de sa rencontre avec le président Hosni Moubarak que son pays ainsi que les autres Etats du bassin du Nil ne penseraient jamais nuire aux intérêts de l’Egypte et ne le feraient jamais", a affirmé devant les journalistes le porte-parole de la présidence égyptienne, Souleimane Awad. A l’issue de cet entretien, M. Moubarak a rencontré son homologue congolais Joseph Kabila dans le cadre des efforts destinés à contenir une crise régionale née à la suite d’un nouvel accord de cinq pays du bassin sur le partage des eaux.
Longtemps sûre de son bon droit garanti par des traités de 1929 et 1959 lui assurant la part du lion, l’Egypte fait face à la fronde de l’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie et le Kenya qui ont paraphé récemment un accord séparé sur l’utilisation des eaux, plus favorable à leurs intérêts. Le Caire a depuis lancé une offensive diplomatique et doit notamment dépêcher ses ministres de l’Agriculture, Amine Abaza, et des Investissements, Mahmoud Mohieddine, en Ethiopie et en Ouganda en juin.
Un traité aux contours flous
Le nouveau texte est destiné à revenir sur les deux traités accordant à l’Egypte des droits sur 55,5 milliards de m3 et au Soudan 18,5 mds, soit au total 87% du débit du fleuve. Les accords sur lesquels s’appuie l’Egypte lui donnent en outre un droit de veto sur tout projet en amont qui pourrait réduire le débit du fleuve. L’Egypte, 80 millions d’habitants, tire du Nil environ 90% de son eau. Le pays prévoit que, même en conservant les accords actuels, le fleuve ne suffira plus à ses besoins à partir de 2017.
Le nouveau texte ne mentionne aucun chiffre, en volume ou mètres cubes, sur le futur partage des eaux, mais il "annule" les traités de 1929 et 1959. Il autorise les pays du Bassin à utiliser toute l’eau qu’ils jugent nécessaire, dans la mesure où ils ne portent pas préjudice aux pays en aval.
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