Cannes 2024 : la maigre sélection africaine
Si la précédente édition cannoise avait largement représenté le continent dans ses différentes sections, aucun long-métrage africain n’a été retenu dans la sélection officielle cette année.
Pas moins de 12 films africains avaient été retenus dans les différentes catégories de l’édition 2023 du festival de Cannes, incluant deux long-métrages en compétition officielle : Banel e Adama de la sénégalaise Ramata-Toulaye Sy et Les filles d’Olfa — récompensé d’un Œil d’or cette même année — de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania. Pour cette 78e cérémonie cannoise, la sélection africaine est bien plus maigre. Aucun film n’a été retenu pour briguer la palme d’or.
Toutefois, deux long-métrages se distinguent hors compétition officielle dans la catégorie « Un Certain regard », consacrée à la jeune garde du cinéma mondial. Parmi ceux-ci, une première entrée de la Zambie et de la Guinée, avec On Becoming a Guinea Fowl signé de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni. La cinéaste avait marqué la Croisette en 2017 pour son premier long-métrage en forme de conte dénonçant les violences faites aux femmes, I’m Not a Witch, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Avec cette comédie dramatique, elle continue de disséquer les rapports hommes-femmes de ces pays.
L’entrée de la Somalie
« L’Afrique de l’Ouest, subsaharienne et du nord sont des sous-continents très forts de cinéma, a indiqué Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes lors de l’annonce de la sélection officielle. Mais de nouvelles voix et de nouveaux cinéastes se font également entendre en Afrique de l’est sur le plan de la narration et des partis pris visuels. »
Le cru précédent accueillait pour la première fois un film soudanais avec le très réussi Goodbye Julia qui brisait le tabou du racisme dans le pays de naissance de son réalisateur, Mohamed Kordofani. Cette année voit l’entrée de la Somalie dans la catégorie « Un Certain regard », avec The Village next to Paradise, signé Mo Harawe. Un portrait de famille dans un pays en proie aux troubles politiques, aux catastrophes naturelles et à l’héritage du colonialisme.
Le retour de Nabil Ayouch et de Raoul Peck
La nouvelle catégorie baptisée Cannes première, une sous-section réservée au cinéma expérimental et radical, accueille un habitué de la compétition, le cinéaste marocain Nabil Ayouch. Après le succès de Much Loved en 2015, également présenté à Cannes, le réalisateur présentera son huitième long-métrage de fiction intitulé Everybody Loves Touda. Le film se concentre sur la trajectoire d’une cheikha, une chanteuse traditionnelle, qui tente de se libérer des carcans d’une société qu’elle juge trop étroite grâce à sa voix. Enfin, la vie d’Ernest Cole, premier photographe noir sud-africain du temps de l’Apartheid, sera présentée sous l’œil du réalisateur haïtien Raoul Peck (I’m not a negro) — membre du jury à Cannes en 2012 —, lors des séances spéciales.
Si l’ensemble des sélections parallèles n’a pas encore été dévoilé, comme la Quinzaine des cinéastes, Acid et la Semaine de la critique, cette dernière catégorie comptera parmi son jury l’actrice rwandaise Eliane Umuhire, repérée l’édition précédente dans Augure du belgo-congolais Baloji, prix de la nouvelle voix en 2023.
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