Ravalomanana accusé d’encourager une guerre civile

Après les événements violents qui ont opposé les deux forces de sécurité malagaches et fait deux morts, le pouvoir accuse l’ex-président Marc Ravalomanana d’être à l’origine des troubles.

Marc Ravalomanana est accusé par Andry Rajoelina de fomenter une guerre civile. © AFP

Marc Ravalomanana est accusé par Andry Rajoelina de fomenter une guerre civile. © AFP

Publié le 22 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Les autorités à Madagascar ont accusé vendredi 21 mai l’ancien président Marc Ravalomanana d’être à l’origine des troubles qui secouent le pays et ont débouché la veille sur des affrontements meurtriers entre forces de sécurité. "Les événements qui se sont produits dans la capitale témoignent de l’escalade voulue par l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana", selon les termes d’un "mémorandum" transmis par le service de communication du président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina. "Marc Ravalomanana tente de fomenter une guerre civile", accuse la Haute autorité.

"Le malaise qui affecte actuellement (la gendarmerie) a commencé à partir du moment où l’ancien président en exil en Afrique du Sud a déclaré avoir versé (début 2009) 500 millions d’ariary à certains hauts responsables militaires", qui n’auraient pas été redistribués à la base, est-il rappelé dans le texte.

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"L’objectif est de créer une tension au sein des Forces armées notamment entre la hiérarchie et les hommes de troupe", affirme la présidence.

 Chissano épinglé

Cette tension a atteint un pic jeudi, quand des affrontements ont éclaté entre des gendarmes mutins et les forces de sécurité régulières, faisant deux morts, un dans chaque camp, avant que la rébellion ne soit matée. Selon la présidence, il y a "collusion entre les militaires pro-Ravalomanana et le mouvement des Ecclésiastiques", emmené par des pasteurs protestants favorable à l’ex-président qui avaient rejoint les gendarmes mutins jeudi. Au moins un pasteur a été arrêté.

La présidence accuse aussi le chef de la médiation internationale Joaquim Chissano d’avoir "multiplié les manoeuvres défendant les intérêts" de Ravalomanana. Elle dénonce ainsi "l’ingérence dans les affaires internes de la République" de l’ancien président mozambicain, qui se voit notamment reprocher de vouloir "obliger les chefs de file des mouvances à participer à une autre réunion (de négociation) dont l‘échec est prévisible".

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Calendrier électoral contesté

La communauté internationale a tenté, en vain pour le moment, d’arracher une sortie de crise consensuelle aux quatre principales mouvances politiques de l’île. La dernière tentative en date, à Pretoria fin avril, s’est de nouveau soldée par un échec.

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Andry Rajoelina a annoncé la semaine dernière un calendrier électoral pour sortir de la crise, soutenu par la France et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), mais contestée par l’opposition pour son caractère unilatéral.

Madagascar est plongée dans une crise depuis fin 2008. Elle a conduit à l’éviction en mars 2009 de M. Ravalomanana et à son remplacement par M. Rajoelina, alors soutenu par l’armée.

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