Mba Obame, de retour, attaque la réforme du secteur forestier

Dès son arrivée à Libreville après une absence de trois mois, l’opposant André Mba Obame a critiqué l’interdiction d’exporter les grumes de bois brutes, entrée en vigueur le 15 mai.

Ancien ministre de l’Intérieur, André Mba Obame est devenu un leader de l’opposition. © DR

Ancien ministre de l’Intérieur, André Mba Obame est devenu un leader de l’opposition. © DR

Publié le 18 mai 2010 Lecture : 1 minute.

« Le Code forestier avait prévu qu’on laisserait aux exploitants forestiers jusqu’en 2012 pour atteindre le seuil de 75 % de transformation. 2012, ce n’est pas 2010. On ne peut pas gouverner le Gabon avec des coups de menton et des décisions à l’emporte-pièce. Il faut que le gouvernement respecte la loi », a affirmé M. Mba Obame, accueilli par 300 personnes environ à l’aéroport.

Annoncée en novembre à la surprise générale, la mesure d’interdiction devait s’appliquer dès le 1er janvier mais le gouvernement avait repoussé la date jusqu’au 15 mai. La mesure vise à favoriser l’émergence d’une industrie locale et l’exportation de produits finis et semi-finis.

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Crainte de licenciements massifs

« Qu’on laisse aux exploitants forestiers le temps de s’organiser (…) On évitera les fermetures de chantiers, les licenciements et les pertes financières. On ne peut pas arrêter l’exportation de manière si brutale », a-t-il poursuivi.

« Le secteur forestier est le plus grand gisement d’emplois hors Fonction publique, avec la particularité que ce sont des emplois décentralisés sur l’ensemble du territoire », a-t-il dit.

Plusieurs forestiers ont récemment affirmé à l’AFP qu’ils s’apprêtaient à licencier.

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Le bois, qui pèse pour 6 % du produit intérieur brut (PIB) hors pétrole, est le principal employeur privé au Gabon, avec environ 15 000 emplois directs et 5 000 emplois indirects. Certaines sources parlent de 35 000 emplois.

L’ex-ministre de l’Intérieur a aussi fustigé l’emprunt de 266 millions d’euros contracté par l’État gabonais au début du mois auprès des banques gabonaises afin de payer la dette intérieure et relancer l’activité.

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« On est obligé d’avoir recours à des procédures particulières qui sont onéreuses. Aller chercher l’argent dans des banques commerciales au Gabon avec des taux d’intérêt de plus de 15 % pour rembourser la dette, c’est de l’amateurisme », a estimé « AMO », pour qui « ces pratiques cachent peut-être beaucoup de choses ».

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Au port d’Owendo, depuis le 1er janvier, les billes de bois s’entassent © AGE Fotostock

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