Tshisekedi, Goïta, franc CFA, Israël-Maroc et jeux vidéo : les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer

Mystérieux voyage de Félix Tshisekedi, suspension des partis politiques au Mali, un pourfendeur du franc CFA dans le gouvernement au Sénégal… Notre Brief hebdomadaire sur les infos qu’il ne fallait pas manquer cette semaine.

Le président Félix Tshisekedi atterrit à Lusaka, en Zambie, le 23 mars 2024, pour participer au sommet extraordinaire de la SADC sur la sécurité dans l’est de la RDC et au Mozambique. © Présidence RDC

Le président Félix Tshisekedi atterrit à Lusaka, en Zambie, le 23 mars 2024, pour participer au sommet extraordinaire de la SADC sur la sécurité dans l’est de la RDC et au Mozambique. © Présidence RDC

Publié le 13 avril 2024 Lecture : 5 minutes.

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Que faut-il retenir de l’actualité ? Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur :

  • Le mystérieux voyage de Félix Tshisekedi, à l’étranger « pour des dossiers urgents ».
  • La décision d’Assimi Goïta de suspendre l’activité des partis politiques au Mali.
  • Un pourfendeur du franc CFA prend les rênes de l’économie sénégalaise
  • Au Maroc, pourquoi critiquer la normalisation avec Israël peut-il mener en prison ?
  • À qui profite l’explosion des jeux sur mobile en Afrique ?
Le président de la RDC Felix Tshisekedi lors de la deuxième journée de la 37e session ordinaire de la Conférence de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, le 18 février 2024. © Michele Spatari/AFP

Le président de la RDC Felix Tshisekedi lors de la deuxième journée de la 37e session ordinaire de la Conférence de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, le 18 février 2024. © Michele Spatari/AFP

Machine à rumeurs. Dimanche 7 avril, un présentateur de la RTBF a annoncé, par erreur, la présence de Félix Tshisekedi à Kigali pour les commémorations des 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda. Rapidement démentie par la présidence congolaise, et malgré un mea culpa diffusé quelques heures plus tard par la RTBF, la fausse information a déclenché la machine à rumeurs. Sur les réseaux sociaux, on ne comptait plus les fake news et autres supputations plus ou moins amusées sur la destination réelle du président de la RDC. Car la question demeure : où Félix Tshisekedi s’est-il rendu, et pour faire quoi ?

« Dossiers urgents ». La porte-parole de la présidence a en effet démenti la présence de Félix Tshisekedi à Kigali, mais a simplement précisé qu’il effectuait « un déplacement à l’étranger pour des dossiers urgents liés au pays ». Sans préciser ni la destination, ni la teneur des urgences à traiter. Pendant plusieurs jours, la présidence a démenti à de multiples reprises les affirmations des internautes, sans jamais délivrer le détail du voyage présidentiel. Selon les informations de Jeune Afrique, l’avion présidentiel a atterri à Bruxelles le 7 avril en début d’après-midi. Il y était toujours ce jeudi 11 avril.

Mali : Assimi Goïta suspend les partis politiques, les opposants en colère

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Partis « suspendus ». Les activités des partis politiques sont « suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public », selon un décret pris en conseil des ministres mercredi 10 avril par Assimi Goïta. Le gouvernement a justifié cette fermeture complète de l’espace démocratique ainsi : « Les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier. » Le couperet est tombé après l’appel de plus de 80 partis politiques et organisations de la société civile à l’organisation « dans les meilleurs délais » d’une élection présidentielle, quelques jours après la fin théorique de la transition, le 26 mars.

« Force des baïonnettes ». Dans l’entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, l’opposant en exil Oumar Mariko n’a pas eu de mots assez durs pour condamner cette décision. Celui qui fut un farouche opposant à Ibrahim Boubacar Keïta juge aujourd’hui que « Assimi Goïta est un président illégitime et illégal qui s’est hissé au pouvoir à la force des baïonnettes ». Quant à son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, pourtant ancien allié au sein du M5-RFP, il l’accuse d’être « un faire-valoir pour les militaires » et de n’avoir pour fonction que de « donner un habillage idéologique au pouvoir des militaires ».

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Un pourfendeur du franc CFA prend les rênes de l’économique sénégalaise

Abdourahamane Sarr est le nouveau ministre sénégalais de l'Économie du gouvernement Sonko. © © DR

Abdourahamane Sarr est le nouveau ministre sénégalais de l'Économie du gouvernement Sonko. © © DR

Réforme du franc CFA. Bassirou Diomaye Faye a affiché son intention de réformer le franc CFA au nom de la souveraineté monétaire. La mise en œuvre de cette promesse figure-t-elle en tête de la feuille de route du nouveau ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et du Développement ? Une chose est sûre, Abdourahamane Sarr est un fervent partisan d’une refonte en profondeur de la monnaie commune, qui ne doit plus être, selon lui, adossée à une autre devise. Une position qu’il n’a eu de cesse de défendre dans les médias.

Démission du FMI. Expert en politique monétaire, Abdourahamane Sarr a fait une partie de sa carrière au FMI. Après avoir démissionné du fonds, en 2011, il rentre au Sénégal pour créer le Centre d’études pour le financement du développement local (Cefdel), un think tank émanant du Mouvement pour la renaissance, la liberté et le développement (MRLD). Après s’être porté candidat aux législatives en 2017, il a tenté de se présenter à la présidentielle. Faute de parrainages suffisants, il avait alors renoncé, avant de rallier Ousmane Sonko.

Au Maroc, critiquer la normalisation avec Israël peut mener en prison

Drapeaux palestiniens lors d'une manifestation en solidarité avec Gaza à Rabat, le 24 décembre 2023. © AFP

Drapeaux palestiniens lors d'une manifestation en solidarité avec Gaza à Rabat, le 24 décembre 2023. © AFP

Internautes emprisonnés. Deux Marocains ont été condamnés à des peines de prison pour avoir critiqué, sur les réseaux sociaux, la normalisation des relations entre le royaume chérifien et Israël. L’un, membre actif de la mouvance islamiste Al Adl wal Ihsane, a été condamné à cinq ans de prison ferme. Un autre avait écopé de la même peine, en août 2023, pour avoir lui aussi fustigé l’officialisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv sur les réseaux sociaux.

Pas un délit. Le fait de critiquer la normalisation des relations entre les deux pays ne constitue pas un délit au Maroc. Alors comment expliquer ces peines de prison ferme ? Dans le cas de l’internaute condamné en août, le parquet s’était appuyé sur l’article du Code pénal prévoyant entre six mois et deux ans de prison pour toute personne qui « porte atteinte au régime monarchique ». Peine qui peut être portée à cinq ans de prison si l’infraction est commise en public ou par voie électronique.

Dans le second cas, le parquet s’est appuyé sur des articles du Code pénal punissant des faits de « provocation à commettre » des crimes ou des délits, ainsi que sur la diffamation ou la diffusion de fausses informations. Pour en savoir plus sur le détail de ces deux dossiers complexes, lisez notre analyse sur le sujet. 

À qui profite l’explosion du marché africain des jeux sur smartphone ?

En 2022, 200 millions d'Africains ont joué sur leur téléphone portable, selon DataSparkle. © ISSOUF SANOGO / AFP

En 2022, 200 millions d'Africains ont joué sur leur téléphone portable, selon DataSparkle. © ISSOUF SANOGO / AFP

Le milliard. En 2022, le marché africain des jeux vidéo avait généré 862,8 millions de dollars de revenus, contre un peu moins de 780 millions l’année précédente. Le cabinet Newzoo, qui a fait ces estimations, juge également que l’année 2024 sera celle qui verra le secteur dépasser la barre du milliard de dollars de revenus. À l’heure où les gamers africains consacrent en moyenne 12 heures par mois à jouer sur leur téléphone, les chiffres du cabinet Newzoo font état d’une croissance continue en 2023 – dont le Moyen-Orient et l’Afrique représentaient 4,7 % des recettes totales au niveau mondial – sur un marché en progression de 4,7 % par rapport à l’année précédente.

Part du lion. L’infographie que nous consacrons à l’explosion de l’industrie du gaming africain montre que, malgré la créativité et l’ébullition du secteur sur le continent, les développeurs africains ne parviennent à capter qu’une faible part du marché. C’est la Chine qui, avec 34 % des jeux téléchargés sur le continent, se taille la part du lion. L’Europe, avec 23 %, se classe en seconde position, devant les États-Unis (6 %).

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