Pour Choguel Maïga, pas d’élections au Mali sans stabilité

Le Premier ministre de transition a justifié le non respect du délai du 26 mars pour le retour du pouvoir aux civils en invoquant des menaces extérieures.

Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, à Bamako, en octobre 2021. © Nicolas Remene/Le Pictorium pour JA

Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, à Bamako, en octobre 2021. © Nicolas Remene/Le Pictorium pour JA

Publié le 12 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

La junte au pouvoir au Mali n’organisera des élections en vue d’un retour des civils au pouvoir qu’une fois le pays définitivement stabilisé, a déclaré le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.

« Angélisme démocratique »

« La phase de stabilisation doit atteindre un point de non-retour, un point suffisamment stable pour pouvoir organiser des élections », a-t-il insisté sans donner aucun délai, dans des propos diffusés le 11 avril par la télévision d’État et sur les réseaux sociaux.

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Maïga, nommé à son poste par les colonels, réagissait aux critiques qui se sont élevées après le manquement de la part de la junte à son engagement de céder, le 26 mars, la place à des civils élus. Fustigeant un « angélisme démocratique », il a ajouté que ceux qui, dans son pays, réclament des élections dans les meilleurs délais, servaient les intérêts des « ennemis du Mali »

Le Premier ministre s’est aussi employé à justifier la décision annoncée le 10 avril par la junte de suspendre les activités des partis politiques, dernier tour de vis en date contre toute forme de contestation. Il a assuré que le Mali, confronté aux agissements des groupes jihadistes et indépendantistes et plongé depuis 2012 dans une crise multidimensionnelle profonde, avait recouvré le contrôle de l’intégralité de son territoire depuis qu’il a rompu l’alliance avec la France et ses partenaires européens en 2022, et s’est tourné militairement et politiquement vers la Russie.

« Stratégie d’encerclement des pays de l’AES »

Mais la stabilité ne sera possible qu’après l’achèvement d’un dialogue national lancé le 31 décembre par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a-t-il dit. La réussite de ce dialogue et « l’atteinte du niveau de stabilisation de la souveraineté du pays sont les conditions sine qua non pour fixer la date d’une élection », a-t-il martelé.

« Nous savons qu’il y a une stratégie d’encerclement des pays de l’AES », a affirmé Maïga. « Il y a des ennemis du Mali qui comptent sur ça, ils comptent sur la situation politique intérieure du Mali pour nous amener dans une sorte d’angélisme démocratique ; au nom de la démocratie on peut s’organiser, demander aux soldats de décrocher, demander de faire des élections pour amener un président faible sur lequel il va y avoir des pressions », a poursuivi le Premier ministre, ardent contempteur de la France.

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(Avec AFP)

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