L’Égypte contre la sécession du Sud-Soudan
Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a plaidé dimanche pour l’unité du Soudan, à huit mois du référendum d’indépendance du Sud qui pourrait remettre en cause le partage contesté des eaux du Nil.
![Le ministre égyptien des Affaires Étrangères, Ahmed Aboul Gheit. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/05/09/009052010204002000000ahmed-abul-gheit.jpg)
Le ministre égyptien des Affaires Étrangères, Ahmed Aboul Gheit. © AFP
Pays voisin, l’Egypte "est favorable à l’unité du Soudan en tant que partie de l’Afrique et membre de l’Union africaine. Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de sauver l’unité du Soudan, en harmonie entre le nord et le sud", a déclaré le ministre égyptien à l’issue d’une rencontre à Khartoum avec le président soudanais Omar el-Béchir.
Ahmed Aboul Gheit, accompagné d’Omar Souleimane, le chef des services de renseignement, devait ensuite rejoindre Juba, la capitale du Sud-Soudan, où les deux responsables égyptiens doivent rencontrer Salva Kiir, président de cette région semi-autonome qui doit tenir en janvier un référendum d’indépendance.
La répartition des eaux du Nil en question
Une victoire de l’option sécessionniste pourrait notamment avoir un impact sur le partage contesté des eaux du Nil, alors qu’un accord conclu en 1959 entre Le Caire et Khartoum réserve 55,5 milliards de mètres cube (m3) par an à l’Egypte et 18,5 mds de m3 au Soudan, soit au total 87% du débit du fleuve.
L’Ethiopie, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, et la République démocratique du Congo contestent aujourd’hui ces anciens traités et réclament un partage plus équitable.
"Bien que des responsables égyptiens tentent de minimiser leurs préoccupations concernant les eaux du Nil, certains craignent qu’un Sud-Soudan indépendant se joigne au groupe des pays s’opposant au partage actuel", a souligné dans un récent rapport l’International Crisis Group (ICG).
L’Egypte avait rejeté en avril tout nouveau plan de partage des eaux du Nil, faisant valoir ses "droits historiques" sur le fleuve, et Le Caire considère le Soudan comme un allié sur le sujet.
"Le Soudan et l’Egypte sont complètement d’accord sur la question des eaux du Nil. Nous sommes prêts à continuer les discussions avec d’autres pays et à coopérer avec eux afin de bâtir un pont (entre nous) et ainsi en arriver à un accord final qui satisfasse tous les pays de l’initiative du bassin du Nil", a noté le ministre égyptien des Affaires étrangères.
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