Combats au Sud-Soudan : le SPLM en appelle à l’ONU

Les ex-rebelles sudistes ont demandé samedi à l’ONU de venir « vérifier » sur le terrain leurs accusations. Selon eux, le pouvoir central à Khartoum cherche à déstabiliser le Sud-Soudan en armant milices et tribus, à l’approche du référendum d’indépendance.

Yasser Arman, haut responsable du SPLM, le 19 avril 2010 à Khartoum. © AFP

Yasser Arman, haut responsable du SPLM, le 19 avril 2010 à Khartoum. © AFP

Publié le 9 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

"Les Nations unies devraient être présentes là où il y a des violations des accords de sécurité. C’est le mandat des forces de l’ONU ici et nous leur demandons de prendre ce mandat sérieusement et de vérifier les accusations des différents côtés", a déclaré Yasser Arman, haut responsable du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes).

"La vérification est très importante, mais il y en a pas", a regretté lors d’une conférence de presse à Khartoum M. Arman, candidat du SPLM à la présidentielle d’avril contre le président Omar el-Béchir reconduit au pouvoir.

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Des affrontements entre des membres de la tribu arabe Rizeygat et les forces sudistes ont fait 55 morts il y a deux semaines à la frontière entre la région soudanaise du Darfour et le Sud-Soudan. Des combats avaient auparavant opposé des membres de la tribu arabe Misseriya et les forces sudistes.

Dans les deux cas, l’armée sudiste a accusé le gouvernement central de Khartoum d’armer ces tribus afin de déstabiliser le Sud-Soudan, vaste région semi-autonome qui doit tenir en janvier prochain un référendum sur son indépendance.

Le Soudan accueille deux missions de paix, la Mission de l’ONU au Soudan (Minus, près de 10. 000 hommes) chargée de surveiller la mise en oeuvre de l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile Nord-Sud, et la Minuad, mission hybride ONU-Union africaine déployée au Darfour.

Les membres de ces missions doivent obtenir l’autorisation de l’armée soudanaise pour accéder à certaines zones dans le Nord-Soudan et celle de l’armée sudiste pour le Sud-Soudan, mais parfois leurs demandes sont rejetées.

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"Certains tirent les ficelles"

"Nous estimons que certains tirent les ficelles afin de déstabiliser le Sud de l’intérieur et de l’extérieur. De l’intérieur avec des milices et via certains réseaux et de l’extérieur en utilisant certaines tribus", a souligné M. Arman.

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George Athor Deng, un général de l’armée sudiste qui s’est présenté comme candidat indépendant pour le poste de gouverneur de l’Etat sudiste de Jonglei aux élections d’avril mais a été défait par le gouverneur sortant Kuol Manyang, a mobilisé des mutins qui ont attaqué la semaine dernière une base de l’armée sudiste.

Ces mutins veulent l’invalidation de la victoire de M. Manyang et ont promis de marcher sur Bor, capitale de l’Etat de Jonglei. Des heurts sont survenus jeudi entre les mutins et l’armée sudiste dans une région isolée de l’Etat de Jonglei.

M. Athor a fait état de 53 morts -50 dans l’armée et trois dans la mutinerie- dans des déclarations aux médias, mais l’armée sudiste a nié ce bilan, évoquant seulement un blessé.

"Nous avons des informations que George Athor traite avec des gens à l’extérieur du Sud-Soudan. Comment s’est-il procuré des armes, des munitions pour faire sa guerre", a affirmé Yasser Arman qui a dit souhaiter que M. Athor abandonne sa mutinerie.

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