Commémoration du « bain de sang » de Sétif, 65 ans après

Des milliers de personnes ont commémoré, samedi, les événements de Sétif (est de l’Algérie). Le 8 mai 1945, une manifestation célébrant la victoire des Alliés contre le nazisme avait été réprimée après l’apparition d’un drapeau algérien, engendrant « un véritable bain de sang », selon un ministre algérien.

Des enfants à Sétif, le 8 mai 2010. © AFP

Des enfants à Sétif, le 8 mai 2010. © AFP

Publié le 8 mai 2010 Lecture : 1 minute.

En silence, les participants à cette marche ont parcouru les mêmes rues que celles empruntées, 65 ans auparavant, quand "la fête de la victoire des Alliés sur le nazisme fut transformée le 8 mai, puis durant un mois, en bain de sang", a déclaré Mohamed-Chérif Abbas, ministre algérien des Moudjahidine (anciens combattants).

Prise de conscience

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Le 8 mai n’est pas seulement une date "pour le souvenir, le recueillement et la tristesse, mais une référence (…) puisque le peuple avait compris qu’il fallait dorénavant se saisir du fusil", avait-il ajouté vendredi lors d’un séminaire consacré à cet anniversaire.

La répression par les forces françaises de la manifestation avait entraînée des émeutes populaires à Sétif, mais aussi à Guelma, plus à l’est, ou Kherrata, une ville de montagne, durement réprimées par l’armée et des milices françaises.

Selon l’Algérie, quelque 45. 000 personnes ont été tuées, de 8. 000 à 18. 000 selon des sources occidentales.

"C’est un fait qui a marqué l’histoire des relations franco-algériennes (. . . ) et je trouve qu’en 2010, il est temps qu’à la fois l’Algérie et la France prennent conscience de la nécessité de réconcilier leur mémoire", a pour sa part affirmé à l’AFP Azouz Begag, ancien ministre français délégué à la Promotion de l’égalité des chances.

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"Il faut admettre notamment que l’armée française a commis des atrocités, des meurtres par milliers", a ajouté M. Begag qui participait au deuxième Salon du Livre de Sétif, ville dont sa famille est originaire.

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