Les Palestiniens acceptent les pourparlers indirects avec Israël
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a approuvé samedi le lancement de pourparlers indirects, dits de « proximité », avec les Israéliens sous l’égide des Etats-Unis afin de relancer le processus de paix bloqué depuis près de 18 mois.
Lors d’une réunion à Ramallah (Cisjordanie), le comité exécutif de l’OLP a décidé "d’approuver la participation à des discussions indirectes, et ce à la majorité des présents", a déclaré un conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas, Yasser Abed Rabbo.
Cette décision vise à "donner une chance sérieuse au processus de paix" et "s’appuie sur les garanties et les assurances qu’elle (la direction palestinienne) a reçues par rapport aux activités de colonisation (juive), leur danger et la nécessité d’y mettre fin", a expliqué M. Abed Rabbo.
"Les Etats-Unis vont adopter une position politique ferme à l’encontre de toute provocation pouvant avoir un impact sur le processus de paix et les négociations", a-t-il assuré.
Les mouvements palestiniens divisés
Mais ce feu vert, qui était attendu, ne fait pas toutefois pas l’unanimité parmi les différents mouvements palestiniens, dont certains doutent de la solidité des assurances américaines.
Les Palestiniens exigent notamment un gel total de la colonisation juive à Jérusalem-Est, dont l’annexion par Israël en 1967 n’est pas reconnue par la communauté internationale, ce que l’Etat hébreu refuse catégoriquement.
Cette annonce survient peu avant une nouvelle rencontre entre le président palestinien et l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.
M. Mitchell est dans la région depuis le début de la semaine pour préparer le lancement "formel" des négociations indirectes, après le gel des pourparlers directs en raison de la guerre de Gaza (décembre 2008-janvier 2009).
Selon M. Abed Rabbo, M. Mitchell pourrait annoncer officiellement le début des négociations indirectes après son entrevue avec M. Abbas samedi soir.
Les discussions de "proximité" sont censées durer quatre mois et prendre la forme de navettes de l’envoyé américain entre Jérusalem, Ramallah et Washington.
Scepticisme de part et d’autre
Les dirigeants palestiniens ont d’ores et déjà fait savoir que les Etats-Unis avaient garanti aux Palestiniens que les questions clefs de Jérusalem, des réfugiés, des frontières et de la sécurité seraient examinées pendant les prochaines discussions.
Mais le processus, avant même d’être enclenché, suscite un grand scepticisme, sinon de l’hostilité, chez les Palestiniens et les Israéliens.
Des divergences fondamentales persistent sur les dossiers-clés: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives de Cisjordanie et droit au retour des réfugiés palestiniens.
Maître de la bande de Gaza, le mouvement islamiste Hamas, qui conteste l’OLP, a dénoncé le feu vert à la reprise des contacts avec "l’occupant israélien".
"En prenant cette décision, l’OLP a perdu toute légitimité pour le peuple palestinien", a regretté un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, qui a accusé l’Autorité palestinienne de M. Abbas "d’avoir touché de l’argent américain".
Le Hamas et l’Autorité palestinienne sont à couteaux tirés depuis que le premier a pris le contrôle de Gaza par la force en juin 2007.
Côté israélien, un porte-parole du Likoud, le parti du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le député Ofir Akunis, a prédit que les Palestiniens "vont traîner les pieds dans ces discussions".
"Le monde doit comprendre que l’heure est venue pour des négociations directes et courageuses, comme le propose Israël, ce que les Palestiniens refusent", a déploré M. Akunis à la radio militaire.
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