Les émeutiers de Vélingara condamnés

Vingt-sept personnes ont été condamnées, mercredi, à des peines allant d’un mois à trois ans de prison et huit ont été relaxées. En cause : les émeutes du 18 mars à Vélingara (Sénégal), au cours desquelles des jeunes révoltés avaient saccagé des édifices municipaux et les domiciles du maire.

Publié le 6 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Sur 35 personnes majeures poursuivies, 23 ont été condamnées à 3 ans de prison par le tribunal régional de Kolda pour destruction volontaire du registre d’état civil, de biens immobiliers appartenant à l’Etat ou à une collectivité publique.

Condamnations supérieures aux réquisitions

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Trois ont été condamnés à un an de prison pour rassemblement illicite ayant entraîné des dommages aux personnes et aux biens. Il s’agit des responsables de l’association ayant appelé à la marche.

Une personne a été condamnée à un mois ferme, mais ayant déjà purgé sa peine, elle devrait être libéré rapidement. Huit personnes ont enfin été relaxés.

"Nous sommes très surpris par la décision du tribunal", a indiqué à la presse Me Aliou Sow au nom des avocats de la défense, annonçant son intention de faire appel. Le jugement a été rendu sous haute surveillance policière. Aucun incident n’a été signalé dans l’après-midi.

Ces condamnations sont bien supérieures aux réquisitions du parquet qui, le 26 avril, avait réclamé une peine de 45 jours de prison pour 30 des prévenus et la relaxe pour les autres.

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Le jugement de trois mineurs sera rendu le 18 mai.

Protestations contre une décision sportive

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Dans la matinée du 18 mars, des jeunes avaient d’abord organisé une marche à Velingara (670 km au sud de Dakar) pour exprimer leur colère, leur équipe de football (troisième division) n’ayant pas obtenu sa qualification en Ligue 2 (professionnelle) pour raisons financières.

Ils accusaient la mairie de ne pas avoir tenu sa promesse de verser 6 millions de FCFA (9.000 euros) au club.

Puis des groupes de manifestants avaient incendié des locaux de l’état-civil et un complexe hôtelier municipal, saccagé les deux domiciles du maire Amadou Woury Baïlo Diallo, les bâtiments d’une banque locale, l’unique station-service de la ville et des biens de la gendarmerie.

Selon la défense, cette irruption de violences exprimait aussi et surtout "l’amertume" et "les frustrations" d’une jeunesse qui "vivote", désoeuvrée, dans une ville dépourvue d’infrastructures de base.

Les prévenus avaient tous reconnu avoir pris part à la marche mais avaient nié être impliqués dans les violences.

L’accusation avait pour sa part reproché aux organisateurs de la marche de n’avoir pas tout fait pour canaliser la foule et empêcher la casse.

Un des six avocats de la défense, Me Sow, avait répliqué qu’"on ne peut pas arrêter la mer avec ses bras", en assurant que les jeunes responsables de la marche n’avaient pu calmer la furie de "3.000 jeunes".

Depuis le 18 mars, la plupart des établissements scolaires (écoles, collèges et lycée) de Velingara se trouvent en vacances anticipées, les élèves y protestant contre l’arrestation de leurs camarades.

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