Gratuité des soins pour les femmes enceintes : les hôpitaux victimes de leur succès
Les demandes de soins ont décuplé dans les hôpitaux de Sierra Leone depuis que la gratuité y a été instaurée, le 27 avril, pour les femmes enceintes, les mères qui allaitent et les enfants de moins de 5 ans, ont constaté lundi les dirigeants de services de santé.
"Du fait de ce taux de fréquentation supérieur à la normale, les installations disponibles sont débordées", a déclaré un dirigeant du principal hôpital pour enfants dans la capitale, le dr Ibrahim Tholley. "Nos ressources humaines sont surexploitées, les médicaments épuisés et les lits manquent", a-t-il assuré devant des journalistes.
Lundi matin, dans cet établissement, les patients formaient de longue files d’attente et des médecins disaient travailler de 8H00 à 19h00.
Ailleurs dans le pays, un grand nombre de femmes enceintes se sont présentées dans les hôpitaux publics.
L’une d’elle, Fatmatta Sankoh, se disait "heureuse" des soins prodigués à l’hôpital de Makeni, la quatrième ville du pays.
Hôpitaux privés non concernés
Le nombre de patients, particulièrement dans les services de maternité, a été multiplié par 10. En quatre jours, plus de 40 bébés sont nés ici et nous avons par ailleurs pratiqué huit césariennes", a déclaré le responsable de l’hôpital, le dr Osaio Kamara. "Cependant, l’unité de maternité est petite et nous sommes forcés de faire partir quelques personnes dont l’état est stable afin de faire de la place pour d’autres", a-t-il dit.
A Bo, deuxième ville de Sierra Leone, des femmes enceintes ont cependant été déçues de découvrir que le programme ne concernait que les hôpitaux publics. Des dizaines de femmes enceintes ont quitté l’hôpital Serabu dirigé par des catholiques quand des infirmières leur ont expliqué que l’établissement n’était pas concerné par ce programme.
Le président Ernest Koroma avait précisé, le 27 avril, que seuls les hôpitaux publics appliquaient, "pour l’instant", cette mesure.
La gratuité des soins devrait concerner 1,2 million de femmes et enfants, selon le directeur de la santé reproductive, Samuel Kargbo.
Les fonctionnaires du ministère de la Santé ont demandé aux patients de dénoncer "n’importe quel docteur ou infirmière qui exigerait un paiement après ou avant le traitement".
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