L’interdiction du commerce des grumes confirmée pour le 15 mai

Le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Martin Mabala, a réaffirmé lundi de manière très ferme l’interdiction d’exporter des grumes brutes, devant un auditoire composé de professionnels du secteur, dont de nombreux forestiers.

Le secteur du bois pèse 6 % du PIB gabonais. © AFP

Le secteur du bois pèse 6 % du PIB gabonais. © AFP

Publié le 4 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

« Plus d’exportation de grumes après le 15 mai », a martelé le ministre à plusieurs reprises. Annoncée en novembre à la surprise générale, la mesure d’interdiction devait initialement s’appliquer dès le 1er janvier mais le gouvernement avait finalement repoussé la date jusqu’au 15 mai.

La mesure vise à favoriser l’émergence d’une industrie locale et l’exportation de produits finis et semi-finis à forte valeur ajoutée. Dans la salle, une représentante d’une entreprise forestière a, elle, assuré au ministre que la situation économique de son entreprise était « catastrophique" en raison de la « baisse de la production » pour respecter la loi alors que les « charges" restaient « les mêmes ».

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La plupart des entreprises forestières ne transforment qu’une partie des bois coupés et exportent le reste. « Vous vous êtes pris à votre propre piège. (…) C’est vous même qui avez fait en sorte qu’on prenne cette mesure », a notamment affirmé le ministre aux forestiers.

« Il y a une capacité installée (d’usine de transformation) de plus de 2 millions de m3 et on a une production de 1,5 million », a affirmé le ministre à l’AFP, soulignant qu’il fallait combler cet écart. « Il faut que tout le monde se mette au travail et revoit sa manière de travailler », a-t-il encore ajouté.

Les forestiers dépités

Pour lui, « certains se sont lancés dans des plans d’aménagement (en vue de de la certification des exploitation) uniquement pour transformer quelques essences au Gabon mais les 3/4 des autres essences devaient aller à l’exportation au mépris de la réglementation », a-t-il encore estimé.

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« Tout le monde était là dans l’espoir d’entendre un message qui n’est pas venu : l’assouplissement de la mesure. On comprend le gouvernement mais il nous fallait du temps et on ne nous en donne pas », a affirmé l’AFP un forestier, dépité, sous couvert de l’anonymat. « Il va y avoir des licenciements. C’est inévitable. Des plans (de licenciements) sont en préparation », a précisé un autre également sous couvert de l’anonymat.

« L’exportation des grumes permettait de financer la filière jusqu’à atteindre les 75 % [de transformation obligatoire en 2012, NDLR]. On nous change la loi », explique un autre, tout en soulignant que les « mesures d’accompagnement » promises par le gouvernement ne sont pas encore connues. La transformation des matières premières gabonaises sur le territoire national étaitl’une des priorités du programme électoral du président Ali Bongo Ondimba, investi mi-octobre.

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Le bois, qui pèse 6 % du produit intérieur brut (PIB) hors pétrole, est le principal employeur privé au Gabon, avec environ 15 000 emplois directs et 5 000 emplois indirects.

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