Procès du 28-Septembre en Guinée : toutes les confrontations mènent à Dadis

Ce lundi 15 avril ont débuté les confrontations de certains accusés dans le procès du massacre du stade de Conakry. Le capitaine Moussa Dadis Camara nie en bloc les accusations.

 © Damien Glez

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Publié le 16 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

Chacun sait que le temps de la justice n’est pas celui du deuil. Quinze ans se seront bientôt écoulés depuis le massacre de plus de 157 partisans de l’opposition guinéenne, au stade de Conakry, sous le régime de la junte militaire de Moussa Dadis Camara. Débuté un autre 28 septembre – il y a plus de 18 mois –, le procès est un marathon qui connaît des contretemps structurels, comme la construction de la salle d’audience ; banals, comme la récente célébration de l’Aïd ; incongrus, comme la rocambolesque tentative d’évasion de quatre inculpés, en novembre ; ou encore procéduriers, comme la possible requalification des faits de « massacre » en « crime contre l’humanité ».

Faisceau d’accusations

Cette procédure judiciaire est la plus grande audience criminelle jamais organisée en Guinée. Ce 15 avril a commencé la phase spectaculaire des confrontations entre des accusés qui sont des « stars » de l’ancien Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Ont en particulier été mis « face à face » – en fait chacun assis en direction de la cour – deux codétenus déjà entendus individuellement : le capitaine Moussa Dadis Camara, président autoproclamé à l’époque des faits, et Toumba Diakité, son ancien aide de camp, qui ouvrit le feu sur son supérieur. L’altercation qui faillit coûter la vie à « Dadis » aurait déjà été liée au partage des responsabilités du massacre…

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Ce 15 avril, les deux hommes ont notamment été rejoints par Marcel Guilavogui, considéré à l’époque comme un proche, voire un « protégé » du putschiste et de son aide de camp. Pour Toumba et Guilavogui, la responsabilité du massacre incombe à Moussa Dadis Camara, qui était le vrai gestionnaire du régiment et de la garde présidentielle qui sont soupçonnés d’avoir commis les exactions. Et Toumba de citer une phrase qu’aurait prononcée le chef de la junte, le jour même des faits, en évoquant la manifestation de l’opposition au stade : « Il faut les mater et les faire regretter. »

Dadis a également été confronté à Moussa Thiégboro Camara et Blaise Goumou. Paroles contre paroles : pour l’ancien chef de l’État, toujours en verve, c’est Toumba qui serait à l’origine du carnage. Les avocats de Dadis, quant à eux, ont préféré faire profil bas en ne posant pas de questions, regrettant une impréparation de cette cession de confrontations et le manque d’informations préalables sur l’identité des confrontés du jour. Après ces face-à-face tendus devrait arriver le temps des plaidoiries, une étape qui laisse entrevoir le bout du tunnel aux familles de victimes, avides de justice.

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