Sortie de crise : les négociations tournent en rond
Le nouveau round des tractations pour sortir Madagascar de l’impasse politique s’est soldé par un énième report. Le médiateur Joaquim Chissano a affirmé que les quatre mouvances s’entendaient sur un accord de principe mais qu’il restait à régler « des questions en suspens ».
Les leaders malgaches ont mis fin, dans la nuit de vendredi 30 avril à samedi 1er mai, à leurs tractations, sans parvenir à un accord de sortie de crise et ont prévu de se retrouver dans 15 jours pour tenter de "résoudre les questions en suspens", a annoncé à Pretoria le médiateur Joaquim Chissano. "A l’issue de ces consultations, les leaders des quatre mouvances se sont engagés à se rencontrer dans 15 jours en Afrique du Sud pour résoudre toutes les questions en suspens", a déclaré à la presse l’ex-président mozambicain qui a refusé de parler d’"échec".
"La forme et le contenu de la prochaine réunion restent à déterminer", a précisé le chef de la médiation sans faire référence à la feuille de route établie par l’Afrique du Sud et la France. Ce document, qui servait de base de discussions durant ces trois jours, proposait la formation d’un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser rapidement des élections afin de sortir le pays de l’impasse politique après l‘éviction en mars 2009 de Marc Ravalomanana et son remplacement par l’ancien maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, soutenu par l’armée.
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L’actuel homme fort de Madagascar s’était dit prêt à signer ce texte mais son rival, Marc Ravalomanana, demandait notamment l’amnistie et un changement du calendrier électoral.
Réconciliation
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M. Chissano, qui n’a pas évoqué ces blocages, a seulement fait référence à l’attachement des mouvances aux accords de Maputo et d’Addis-Abeba pour la mise en place d’une transition avec les anciens chefs d’Etat malgaches Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Signés l’année dernière, ils ont été rendus caducs en décembre 2009 par la décision d’Andry Rajoelina de révoquer le Premier ministre de consensus pour nommer un militaire de son choix.
Le médiateur a souligné qu’au cours de ces trois jours de discussions "les mouvances ont convenu de la nécessité du retour du pays à l’ordre constitutionnel à travers un processus électoral inclusif, crédible, libre et équitable". Les quatre camps sont également d’accord, selon M. Chissano, pour mettre en place "un gouvernement de transition inclusif et consensuel", une commission électorale indépendante et un processus de réconciliation nationale.
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Dans un communiqué, Andry Rajoelina a annoncé "avec regret (…) que la réunion de Pretoria n’a pas abouti à la signature d’un accord politique".
Conflit d’intérêts
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Le camp Ravalomanana se réclame de son côté des accords de Maputo avec l’instauration des institutions de transition, un référendum et une élection présidentielle en octobre, a indiqué à la presse le porte-parole de Marc Ravalomanana, Guy Randrianarisoa, à l’issue de la réunion.
Il a réaffirmé que le président évincé, en exil en Afrique du Sud, veut être assuré que les condamnations judiciaires intervenues depuis son départ de Madagascar seront amnistiées pour qu’il puisse "se présenter à l’élection présidentielle", a-t-il souligné. M. Ravalomanana a notamment été condamné en juin 2009 à quatre ans de prison pour "conflits d’intérêts" dans l’achat fin 2008 d’un avion présidentiel qui avait cristallisé l’opposition à son régime et contribué à sa chute.
"L’amnistie, c’est essentiel car nous sommes dans le cadre d’un accord politique", a affirmé son représentant.
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