La Minurcat gardera 1900 hommes jusqu’en octobre

La Mission des Nations unies pour la Répubique centrafricaine et le Tchad (Minurcat) amorcera son retrait à partir du 16 mai d’après un accord avec le Tchad.

Des soldats français de la Minurcat, le 15 mars 2009 à Abéché au Tchad. © AFP

Des soldats français de la Minurcat, le 15 mars 2009 à Abéché au Tchad. © AFP

Publié le 24 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Le Tchad, qui s’opposait au renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour la République centrafricaine et le Tchad, et la Minurcat ont trouvé un accord vendredi pour la présence de 1900 hommes jusqu’en octobre au moins.

"Les deux parties ont discuté et convenu de la réduction de la composante militaire à 1900 hommes" après le 16 mai, indique le communiqué de la Coordination Nationale d’Appui à la Force Internationale à l’Est du Tchad (CONAFIT).

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Rendez-vous au mois d’octobre

"Les deux parties ont pris rendez-vous pour le mois d’octobre afin d’évaluer les performances de la mission", selon le texte.

"La mission de cette composante a été redéfinie aux termes de ces discussions", indique-t-il sans donner des détails.

Actuellement composée de 3. 600 soldats, la Minurcat, qui n’a jamais déployé les près de 6. 000 hommes de son effectif théorique, commencera son retrait à partir du 16 mai 2010, selon une source proche de la CONAFIT.

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"Pendant ces discussions, le gouvernement du Tchad a pris bonne note de ce qu’implique la responsabilité de sécurisation des population civiles conformément au droit international, responsabilité qu’il assumera à compter du 16 mai 2010", souligne le communiqué.

En janvier, le président Deby avait fait parvenir une note verbale à l’ONU, demandant le retrait de la Minurcat le 15 mars, date initiale d’expiration de son mandat. Il avait qualifié l’opération d’"échec" alors que de source proche de la Minurcat, celle-ci se préparait à reconduire sa mission pour un an jusqu’en mars 2011.

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Après des négociations, le président Deby a ensuite offert de proroger de deux mois le mandat de la mission, jusqu’au 15 mai. Cette proposition a été acceptée et validée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 12 mars.

Des négociations, souvent tendues, entre le Tchad et le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies auprès de la Minurcat Youssef Mahmoud se déroulaient depuis.

Le Tchad proposait initialement de réduire l’effectif à 400 personnes.

La Minurcat a été créée en 2007 pour assurer la sécurité des réfugiés et déplacés au Tchad et en Centrafrique, favoriser le retour volontaire des réfugiés et faciliter l’aide humanitaire.

Elle avait pris, en mars 2009, le relais de l’Eufor, la Force de l’Union européenne. Cependant, elle ne s’est jamais entièrement déployée (ses effectifs autorisés sont de 5. 200 militaires et 300 policiers).

Dans Jeune Afrique du 18 avril, le président Deby estimait notamment: "La Minurcat n’a jamais disposé des effectifs qui lui étaient nécessaires et elle n’a donc absolument rien fait. Résultat: vous avez 2. 500 Casques bleus repliés sur leurs positions derrière des rangées de barbelés et des mamelons, qui ne sortent jamais, qui n’assurent pas leur travail de sécurisation des réfugiés et des personnels humanitaires et qui n’ont rien accompli des investissements sociaux promis".

L’est du Tchad abrite des camps de réfugiés venus du Darfour (ouest du Soudan voisin) en guerre civile et de la Centrafrique, ainsi que des déplacés tchadiens, estimés globalement à 450. 000 personnes.

Craignant pour la sécurité à terme de ces personnes, les responsables de l’ONU et les ONG avaient exprimé de sérieuses réserves à l’idée d’un éventuel retrait de la composante militaire de la Minurcat.

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