L’UA et la Ligue arabe encensent les élections

Alors que les observateurs ont fait état de dérives pendant les élections soudanaises, affirmant que le scrutin n’était pas conforme aux standards internationaux, les institutions du continent ont, au contraire, salué le succès d’élections « libres et transparentes ».

Des étudiants soudanais devant une affiche électorale d’el-Béchir, le 18 avril à Khartoum. © AFP

Des étudiants soudanais devant une affiche électorale d’el-Béchir, le 18 avril à Khartoum. © AFP

Publié le 19 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

L’Union africaine et la Ligue arabe ont qualifié, dimanche 18 avril, de « libres et équitables », ou encore d’« exemple » pour le continent, les premières élections multipartites en 24 ans au Soudan, un bilan en décalage avec les commentaires des observateurs américains et européens. « Il ne s’agit pas d’une élection parfaite (…) mais il s’agit d’une élection historique », a déclaré à la presse Kunle Adeyemi, ancien ambassadeur du Nigeria et chef des observateurs de l’UA au Soudan.

« Évaluer ces élections dépend de savoir si vous considérez cette réalisation à la lumière des difficultés qui ont dû être surmontées et dans le but de savoir si elles ont été libres et équitables. De ce que nous savons, nous n’avons aucune raison de penser qu’elles ne l’ont pas été », a-t-il ajouté. M. Adeyemi a relevé qu’il s’agissait du premier scrutin multipartite en près d’un quart de siècle au Soudan et que la commission électorale avait dû surmonter des défis logistiques afin de permettre sa tenue. « Nous n’avons pas trouvé de fraude, ça c’est la vérité. Nous avons vu un scrutin très transparent », a encore ajouté M. Adeyemi.

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Exemple pour le continent

Auparavant, le principal responsable de la Ligue arabe avait reconnu que le scrutin, compte tenu de ses « carences », n’avait pas satisfait aux normes internationales. Mais il avait souligné qu’il ne demeurait pas moins un « exemple » pour le reste du continent.

« Il y a un consensus entre les observateurs internationaux pour dire que ce qui s’est passé au Soudan est meilleur que ce qui s’est passé dans d’autres pays africains. De ce fait, (…) nous souhaitons que le Soudan soit un exemple pour les autres pays africains et arabes », a souligné Salah Halima. « Si les élections n’ont pas répondu à tous les critères internationaux, ça ne minimise pas l’expérience soudanaise de transformation démocratique. (…) Le gouvernement a fourni un espace de démocratie et il faut en profiter », a-t-il poursuivi.

La Ligue arabe comptait 50 observateurs sur le terrain contre plus de 70 à la Fondation Carter et 130 pour l’Union européenne (UE).

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Pas conforme aux critères internationaux

Samedi, la mission d’observation de l’UE et la Fondation Carter avaient souligné que le scrutin, qui a lieu la semaine dernière et doit reconduire au pouvoir Omar el-Béchir, n’avait pas satisfait aux normes internationales.

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L’ancien président américain Jimmy Carter avait toutefois estimé que « la majeure partie de la communauté internationale (…) accepterait le résultat », la mission de l’UE jugeant que les élections ouvraient la perspective d’une « transformation démocratique ».

Interrogé sur le non respect des « normes internationales », un proche d’Omar el-Béchir et numéro deux du parti présidentiel (NCP), Nafie Ali Nafie, a tenu dimanche à nuancer les propos des observateurs internationaux. « Ils n’ont pas dit que l’ensemble de l’élection ne remplissait pas les normes internationales mais seulement certains aspects, et ça fait une grande différence », a-t-il déclaré à la presse.

Le président Béchir compte sur ces élections législatives, régionales et présidentielle pour gagner en légitimité populaire. Le scrutin a néanmoins été boycotté par une large partie de l’opposition et en partie par les ex-rebelles sudistes du SPLM.

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