Le Burkina Faso expulse trois diplomates français pour « activités subversives »

Trois diplomates français, dont deux conseillers politiques, ont été déclarés « persona non grata » par Ouagadougou.

Des manifestations anti-France à Ouagadougou le 25 janvier 2022. © Olympia DE MAISMONT / AFP

Publié le 18 avril 2024 Lecture : 1 minute.

C’est un épisode supplémentaire dans la rupture entre Paris et Ouagadougou. « Le ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso présente ses compliments à l’ambassade de France à Ouagadougou et voudrait porter à sa connaissance que les personnes ci-après sont déclarées « persona non grata » sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives », indique un document du ministère daté du 16 avril et nommant trois Français.

Le texte précise que les trois diplomates –  Gwenaëlle Habouzit et les conseillers politiques Hervé Fournier et Guillaume Reisacher – ont 48 heures pour quitter le pays.

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« La décision des autorités burkinabè ne repose sur aucun fondement légitime. Nous ne pouvons que la déplorer », a réagi ce jeudi à Paris Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, jugeant également « infondées » les accusations portées à l’encontre des Français.

Fortes tensions

Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français – des agents du renseignement selon les autorités burkinabè, des techniciens de maintenance informatique selon une source diplomatique française – avaient été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés, selon la source française. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina.

Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés par les autorités d’être des espions.

Les relations entre la France et le Burkina se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir, en septembre 2022, du capitaine Ibrahim Traoré. Quelques mois après son coup d’État, Ouagadougou avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le putsch, n’a pas été remplacé depuis.

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Dans sa volonté de diversifier ses partenariats, le Burkina Faso s’est notamment rapproché de la Russie et de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des régimes militaires.

Trois diplomates français, dont deux conseillers politiques, ont été déclarés « persona non grata » par Ouagadougou. © DR

Trois diplomates français, dont deux conseillers politiques, ont été déclarés « persona non grata » par Ouagadougou. © DR

(Avec AFP)

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