Coupe du monde 2030 : le Maroc va-t-il accueillir le match d’ouverture ou la finale ?

La compétition aura lieu au Maroc, en Espagne et au Portugal. Mais la question de la répartition des différentes rencontres, notamment les plus importantes, reste au cœur des négociations.

À Rabat, le 28 octobre 2023, (de g. à d.) les dirigeants des fédérations de football d’Espagne, Pedro Rocha, du Maroc, Fouzi Lekjaâ, et du Portugal, Fernando Gomes, signent la lettre d’intention, étape clé du processus de candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2030. © AFP

À Rabat, le 28 octobre 2023, (de g. à d.) les dirigeants des fédérations de football d’Espagne, Pedro Rocha, du Maroc, Fouzi Lekjaâ, et du Portugal, Fernando Gomes, signent la lettre d’intention, étape clé du processus de candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2030. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 19 avril 2024 Lecture : 3 minutes.

Le match sera amical, mais chacun défendra ses intérêts jusqu’au bout. La Coupe du monde 2030 de football n’aura lieu que dans un peu plus de six ans, mais les grandes manœuvres ont déjà commencé. En octobre dernier, la Fédération internationale de football association (Fifa) a désigné le Maroc, l’Espagne et le Portugal pour coorganiser la deuxième édition de l’histoire réunissant 48 sélections. Certes, trois matchs auront lieu en Amérique du Sud : l’un à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, où s’était déroulé le premier mondial en 1930, et où une cérémonie commémorative devrait avoir lieu, l’un à Buenos Aires en Argentine et un autre à Asuncion, au Paraguay. Mais 101 autres rencontres restent à attribuer. Et cela va occuper une partie des prochaines discussions entre les fédérations marocaine, espagnole et portugaise et la Fifa.

Un tiers des matchs pour le Maroc ?

Il semble désormais acquis que l’Espagne accueillera le plus grand nombre de matchs. Chaque pays doit établir une liste de 15 stades susceptibles d’être retenus pour la compétition : 2 à Madrid et 2 à Barcelone, Vigo, La Corogne, Séville, Bilbao, Saint-Sébastien, Saragosse, Valence, Malaga, Murcie, Las Palmas et Gijón. Le Maroc en a choisi 6 : Rabat, Fès, Agadir, Marrakech, Tanger et le Grand Stade de Casablanca, à Benslimane, qui devrait être construit pour devenir le plus grand du monde. Quant au Portugal, il dispose de 2 enceintes homologuées, à Lisbonne et à Porto. À ce jour, on ne sait pas encore combien de stades seront désignés, même si le nombre de 20 circule en coulisses. Pour la Coupe du monde 2026, 16 ont été sélectionnés (12 aux États-Unis, 2 au Mexique et au Canada).

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Rien n’est évidemment encore décidé, mais plusieurs tendances s’esquissent. Selon certaines sources, 20 stades (11 en Espagne, 6 au Maroc et 3 au Portugal) pourraient abriter le Mondial. Le Portugal n’est pas candidat pour accueillir le match d’ouverture ou la finale, il ne dispose en effet d’aucun stade de plus de 65 000 places, alors qu’il faut une enceinte d’une capacité minimum de 80 000 places pour organiser l’un de ces 2 matchs de la Coupe du monde. Avec 3 stades, en sachant qu’il n’en construira pas d’autres, c’est le Portugal qui aura le moins de rencontres. Il accueillera très probablement, outre des rencontres de groupes à élimination directe, une demi-finale.

« En partant du principe que l’Espagne sera la mieux servie, puisque c’est elle qui aura le plus de stades, on peut estimer, à la louche, que le Maroc aura quelque chose comme un tiers des 101 matchs à attribuer, un peu plus ou un peu moins », calcule une source proche du dossier.

Ouverture ou finale ? Les Marocains sont partagés

Les Marocains – comme les Espagnols – souhaitent évidemment être le pays hôte du match d’ouverture ou de la finale. Lors de la seule Coupe du monde ayant été organisée par plus d’un pays, en 2002, la Corée du Sud avait accueilli le match d’ouverture et le Japon la finale. En 2026, ce privilège reviendra dans l’ordre au Mexique et aux États-Unis.

« Il y a des positions variables au Maroc. Certains estiment que ce serait mieux que le match d’ouverture se dispute au Grand Stade de Casablanca car, au moins, nous serions certains que le royaume y participera, alors que pour la finale, il est impossible de le savoir. D’autres préfèreraient que l’on accueille la finale, car c’est en général le match dont on se souvient », résume le journaliste Nassim El Kerf.

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Un proche du dossier semble pencher pour la première solution. « L’ouverture à Casablanca, la finale au stade Santiago-Bernabéu [l’antre du Real Madrid], c’est à mon avis le scenario le plus probable, explique-t-il. Les Marocains vont construire un nouvel écrin, qui sera peut-être le plus du monde, il est normal qu’ils veuillent y organiser l’un des matchs phares du tournoi. Mais comme les relations avec les Espagnols sont très bonnes, les choses se régleront entre gens bien élevés. Je n’imagine pas les deux parties s’opposer frontalement sur la question. »

Ces dernières années, les relations entre les deux royaumes se sont nettement réchauffées. Les gouvernements ont multiplié les actes de coopération dans de nombreux cas (échanges commerciaux, lutte contre le terrorisme, trafic de drogue et immigration illégale) et ce rapprochement a évidemment contribué à ce que Marocains, Espagnols et Portugais trouvent rapidement un terrain d’entente pour l’organisation de cette Coupe du monde.

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« La question de la répartition des matchs, dont celui d’ouverture et de la finale, résultera de négociations au niveau politique des trois pays, même si les fédérations y seront associées », poursuit notre interlocuteur. Fouzi Lekjâa, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRM) et ministre délégué aux Finances, ne sera sans doute pas le moins impliqué dans ces négociations.

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