Omar el-Béchir veut ouvrir le gouvernement à l’opposition

Le parti du président soudanais Omar el-Béchir souhaite « inclure » des partis d’opposition ayant boycotté les élections en cours dans un nouveau gouvernement, s’il est élu, a affirmé mercredi le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine.

Le président soudanais Omar el-Béchir vote à Khartoum, le 11 avril 2010. © AFP

Le président soudanais Omar el-Béchir vote à Khartoum, le 11 avril 2010. © AFP

Publié le 14 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

« Nous voulons que notre gouvernement soit le plus ouvert possible. Si nous remportons les élections, si le président est le vainqueur, l’étape suivante sera de former un gouvernement. Et nous allons transmettre une invitation à tous les partis, même ceux qui n’ont pas participé aux élections », a dit le conseiller présidentiel Ghazi Salaheddine à des journalistes à Khartoum.

Le Soudan tient actuellement ses premières élections – législatives, régionales et présidentielles – multipartites depuis près d’un quart de siècle, mais ce scrutin est boycotté par une partie de l’opposition, dont le Umma, vainqueur des élections de 1986, qui accuse le président Béchir de truquer le scrutin.

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« Cela voudra dire que le gouvernement est reconnu »

Ce boycott a toutefois été annoncé après l’impression des bulletins de vote, ce qui signifie que les électeurs peuvent encore voter pour des candidats de partis d’opposition, notamment aux législatives où l’opposition a toujours des chances de faire élire des députés.

D’abord, des candidats locaux ont refusé de suivre l’appel au boycottage de leur parti et ont ainsi mené jusqu’à la toute fin leur campagne électorale. Ces candidats pourraient être élus directement par les électeurs. En plus, les Soudanais votent aussi pour des listes de partis qui permettent à une formation ayant obtenu plus de 4 % des votes d’avoir un siège à l’Assemblée nationale.

« Je pense qu’il est dans leur intérêt (d’accepter). Si les élections sont reconnues par les grands décideurs internationaux et les institutions internationales, cela voudra dire que le gouvernement est reconnu. Alors s’ils (l’opposition) décident de ne pas rejoindre le gouvernement, de refuser l’offre, ils s’isoleront eux-mêmes…», a ajouté M. Salaheddine, précisant que le prochain gouvernement serait probablement formé au mois de mai.

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Problèmes logistiques

Seize millions de Soudanais sont appelés à voter pour ces premières élections qui se déroulent de dimanche à jeudi, après avoir été prolongées de deux jours en raison de problèmes techniques. Elles devraient reconduire au pouvoir le président Omar el-Béchir.

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Ce dernier, au pouvoir depuis 21 ans, cherche une nouvelle légitimité après le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, région de l’ouest du pays en proie depuis sept ans à la guerre civile.

Les électeurs votaient au compte-gouttes mercredi. La commission électorale (NEC) a fait état mardi d’un taux de participation oscillant entre 40% et 67%, selon les États, pour les deux premiers jours de scrutin.

Plusieurs électeurs n’ont pas trouvé leur nom sur les listes électorales, des bureaux de vote n’ont pas reçu les bons bulletins de vote et parfois le nom de candidats ne figurait pas sur les bulletins.

Ces problèmes techniques ont par ailleurs contraint la commission électorale à geler la tenue du scrutin dans certaines circonscriptions.

L’ex-président américain Jimmy Carter, dont la fondation évalue le processus électoral en cours, s’est entretenu mercredi avec la NEC à Khartoum et s’est dit « satisfait » des réponses reçues, sans autre précision.

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