Confusion au premier jour des élections

Les Soudanais ont commencé à voter dans la confusion dimanche lors des premières élections multipartites en près de 25 ans. Un scrutin marqué par des plaintes pour irrégularités, alors que la commission électorale a admis quelques « erreurs » dans le scrutin.

Un Soudanais montre sa carte électorale dans un bureau de vote de Khartoum, le 11 avril 2010. © AFP

Un Soudanais montre sa carte électorale dans un bureau de vote de Khartoum, le 11 avril 2010. © AFP

Publié le 12 avril 2010 Lecture : 3 minutes.

Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont regretté une journée "perdue", dénonçant l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, des erreurs dans les listes électorales ou la disparition de bulletins de vote. Ils ont réclamé la prolongation pour quatre jours du scrutin qui doit se dérouler juqu’à mardi.

Opérations jamais commencées dans certains bureaux de vote

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La commission électorale soudanaise a reconnu quelques "erreurs" logistiques à l’issue de cette première journée, assurant toutefois que l’élection se déroulait "bien".

Certains bureaux de vote ont ouvert à l’heure prévue, 08H00 (05H00 GMT), à Khartoum ou encore Juba, capitale du Sud-Soudan, mais dans certains centres de vote, des délais ont été constatés.

Dans plusieurs bureaux du sud ou de l’est, les opérations de vote n’ont jamais commencé, selon plusieurs sources locales. Et des mauvaises listes électorales ont été distribuées dans plusieurs endroits, selon des journalistes de l’AFP.

"Je suis frustrée. Je suis arrivée peu avant 8H00 pour voter. Je pensais que tout allait être prêt mais ce n’était pas le cas", a dit à l’AFP Safaa, une jeune femme de 24 ans. Les bureaux ont fermé à 18H00 (15H00 GMT) pour ce premier jour de scrutin.

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L’opposant islamiste Hassan al-Tourabi a affirmé que son parti avait recensé plus d’une centaine d’irrégularités au premier jour de scrutin.

"Trois jours pour corriger la situation"

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"La commission électorale a fait du bon boulot bien que le matériel électoral soit acheminé lentement, mais ils ont trois jours pour corriger la situation", a déclaré l’ex-président américain Jimmy Carter, dont la Fondation observe le processus électoral avec plusieurs organisations internationales.

Les 16 millions d’électeurs ont jusqu’à mardi pour voter à ces premières élections présidentielle, législatives et régionales multipartites depuis 1986 dans le pays dirigé depuis plus de 20 ans par M. Béchir, auteur d’un coup d’Etat soutenu par les islamistes.

En quête de légitimité internationale du fait du mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), ce dernier a voté en milieu de journée dans le bureau de vote "Saint François" situé près de sa résidence officielle dans le centre de Khartoum.

"Allah Akbar!" (Dieu est le plus grand), a lancé le raïs soudanais, vêtu d’une tunique et d’un turban blancs, en montrant l’encre sur son doigt après avoir voté.

Bulletins en arabe au Sud-Soudan

Salva Kiir, président du Sud-Soudan semi-autonome, a pour sa part été le premier à voter à Juba.

"C’est la première fois de ma vie que je vote", a avoué M. Kiir, 59 ans, qui est aussi le chef du SPLM.

"J’espère que cela permettra un processus démocratique au Sud-Soudan", a-t-il ajouté, assurant qu’il n’avait eu "aucun problème" pour voter.

Le scrutin est particulièrement complexe au Sud-Soudan, où la population majoritairement illettrée doit voter 12 fois, notamment pour le président du pays, le président du Sud-Soudan et leurs députés.

Autre difficulté, les bulletins pour la présidentielle nationale ont été imprimés en arabe au Sud-Soudan, où la langue officielle est l’anglais.

Au plan national, M. Béchir devrait l’emporter, ses deux principaux rivaux, Yasser Arman et Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre et chef du parti Umma (nationaliste), ayant retiré leur candidature.

Ils accusent M. Béchir de truquer le scrutin et estiment que les conditions pour des élections "libres" et "justes" ne sont pas réunies, notamment dans la région du Darfour (ouest), sous état d’urgence en raison de la guerre civile et d’une insécurité endémique.

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