Le président polonais meurt dans un crash aérien en Russie

L’avion du président polonais Lech Kaczynski s’est écrasé à son atterissage en Russie. Il s’y trouvait, de même que son épouse, le chef de l’état-major de l’armée polonaise et d’autres hauts responsables. Il n’y a pas de survivant.

Le président polonais Lech Kaczynski, le 8 avril 2010. © AFP

Le président polonais Lech Kaczynski, le 8 avril 2010. © AFP

Publié le 10 avril 2010 Lecture : 3 minutes.

Les pilotes polonais mis en cause

La délégation polonaise se rendait à Katyn, près de Smolensk, pour se recueillir sur les tombes de 22.000 officiers polonais exécutés il y a 70 ans par la police de Staline.
L’appareil s’est écrasé à 10H50 locales (06H50 GMT) près de la piste de l’aéroport militaire de Smolensk, après plusieurs tentatives d’atterrissage dans un épais brouillard, selon les autorités russes. Les pilotes de l’avion polonais ont été mis en cause par les autorités russes, le commandant ajoint de l’état-major de l’armée de l’air russe, Alexandre Aliochine, affirmant qu’ils avaient ignoré les instructions des auguilleurs du ciel russes. Le Parquet russe chargé du dossier a annoncé l’ouverture d’une enquête sur de "possibles violations des règles de sécurité aériennes ayant entraîné la mort" de nombreuses personnes. Selon le chef des enquêteurs, Alexandre Bastrykine, plus d’une quarantaine d’experts russes ont été dépêchés sur les lieux de la catastrophe. Sur place, M. Poutine a demandé que les causes de l’accident soient éclaircies "au plus vite".
Son homologue polonais Donald Tusk et le frère jumeau du président défunt, Jaroslaw Kaczynski, étaient attendus dans la soirée à Smolensk après avoir quitté Varsovie à bord d’avions spécialement affrétés. MM. Poutine et Tusk s’étaient rencontrés il y a peu à Katyn dans le cadre des commémorations le 7 avril du massacre de 1940. Auparavant, M. Poutine avait déclaré à propos de l’accident que "rien de pareil n’est jamais arrivé", lors d’une rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev qui a ordonné une "enquête minutieuse". Tous les corps des victimes ont été retrouvés, ainsi que les deux boîtes noires de l’avion, a annoncé dans la soirée le ministre russe des Situations d’urgence, Sergueï Choïguou, arrivé lui aussi sur place.
Condoléances du monde entier
M. Medvedev a décrété une journée de deuil lundi en Russie et la Pologne sera en deuil pour une semaine, a annoncé le président de la Diète (chambre basse du Parlement polonais) Bronislaw Komorowski, chef de l’Etat par intérim. "Au nom du peuple russe, j’exprime mes plus profondes et plus sincères condoléances" à la Pologne, a déclaré le président russe dans une adresse télévisée au peuple polonais. "Tous les Russes partagent votre peine et votre deuil", a-t-il ajouté.
"Lundi, le 12 avril, une journée de deuil national sera décrété en Russie", a-t-il annoncé. Cette catastrophe aérienne a suscité des réactions et messages de condoléances de dirigeants du monde entier. A Moscou et Kiev, de nombreuses personnes apportaient des fleurs et des bougies devant les ambassades de Pologne. Un drapeau polonais avec des rubans noirs a été hissé devant le Château de Prague, siège officiel de la présidence tchèque. Les autorités russes ont établi un périmètre de sécurité autour du lieu de la catastrophe, où des pompiers et des secouristes étaient arrivés en nombre, a constaté une photographe de l’AFP.
En s’approchant de la piste d’atterrissage, "l’avion a accroché des arbres, est tombé et s’est désintégré", a expliqué le gouverneur de la région de Smolensk, Serguei Antoufiev. Selon l’agence Interfax, les autorités russes ont proposé à l’équipage polonais d’atterrir à Minsk ou à Moscou en raison du brouillard, mais le pilote a décliné l’offre et tenté d’atterrir plusieurs fois près de Smolensk.

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