Dans le nord-est de la RDC, plus d’une quinzaine de civils tués par des miliciens
Depuis le début de l’année, des dizaines de civils ont été massacrés par le groupe armé Codeco en Ituri, province troublée et riche en or du nord-est de la RDC.
Au moins 15 personnes ont été tuées cette semaine par des miliciens dans plusieurs villages en Ituri, a-t-on appris jeudi 18 avril de sources locales. Celles-ci attribuent ces nouvelles tueries au groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), milice de plusieurs milliers d’hommes affirmant protéger et défendre les intérêts des Lendu face à une population rivale, les Hema.
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« Les victimes ont été kidnappées entre le 15 et le 16 avril et nous avons été alertés aujourd’hui de leur mort, après la découverte de leurs corps », dont certains étaient décapités, a indiqué Innocent Matukadala, chef du « secteur » (entité administrative) de Banyali-Kilo, dans lequel se trouvent les villages attaqués, trois selon lui, dans le territoire de Djugu.
Le bilan des tueries reste incertain
Selon lui, la majorité des victimes étaient des orpailleurs. Il y a eu quatre morts dans un village, trois dans un autre et huit dans un troisième, a-t-il détaillé, sans pouvoir préciser si les assaillants leur avaient dérobé de l’or. Jean Robert Basiloko, président de la société civile de Banyali-Kilo, a quant à lui chiffré le bilan à 20 morts, dont un chef de village, trois femmes, un enfant, tués par au moins deux « groupes de Codeco ». Un secouriste a précisé que 11 corps avaient été récupérés dans un village et que huit autres étaient signalés dans un autre.
Depuis le début de l’année, des dizaines de civils ont été tués par les Codeco dans des attaques de villages. Début mars, les miliciens avaient également pris d’assaut un hôpital et tué une patiente dans son lit. Un conflit entre milices communautaires avait déjà fait en Ituri des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu’à l’intervention d’une force européenne sous commandement français, l’opération Artémis. Le conflit a repris fin 2017, provoquant de nouveau la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.
En plus de ces combats à connotation communautaire, l’Ituri est en proie dans sa partie Sud à des violences attribuées aux ADF (« Forces démocratiques alliées »), groupe affilié à l’organisation jihadiste État islamique, qui sévit également dans le nord de la province voisine du Nord-Kivu. Les ADF, d’origine ougandaise, sont implantés depuis les années 1990 dans l’est de la RDC, où ils sont accusés d’avoir tué des milliers de civils.
(Avec AFP)
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