Hamid Karzaï et les vapeurs d’opium

L’ancien représentant adjoint de l’ONU en Afghanistan, Peter Galbraith, a mis en doute mardi « l’équilibre mental » du président afghan Hamid Karzaï, suggérant même qu’il pourrait être toxicomane, dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine MSNBC.

Le président afghan, à Kaboul le 16 août 2009. © Pedro Ugarte/AFP

Le président afghan, à Kaboul le 16 août 2009. © Pedro Ugarte/AFP

Publié le 7 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

"Il est coutumier des diatribes, il peut être très émotif, impulsif. En fait, des personnes proches du palais présidentiel disent qu’il a un certain goût pour l’un des produits d’exportation les plus rentables de l’Afghanistan", a déclaré M. Galbraith. L’Afghanistan est le premier producteur et exportateur mondial d’opium.

"Questions sur son équilibre mental"

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Prié de préciser son affirmation, l’ancien responsable onusien a répondu: "Il y a des informations en ce sens mais quelles qu’en soient les causes, la vérité est qu’il peut être très émotif".

Les déclarations de M. Galbraith surviennent en pleine crise de confiance entre M. Karzaï et Washington, le président afghan ayant accusé les Etats-Unis d’ingérence dans les affaires de son pays et affirmé que les étrangers avaient participé aux fraudes électorales de l’an dernier.

"La fraude a été organisée par des gens nommés par Karzaï et il en était le bénéficiaire", a ajouté M. Galbraith, un diplomate américain qui avait été congédié par l’ONU par suite d’une dispute sur la manière de gérer le problème de la fraude électorale et le degré de pression à exercer sur les autorités afghanes.

"Cette diatribe continuelle soulève des questions sur son équilibre mental et franchement, c’est une chose qui préoccupe les diplomates à Kaboul," a dit M. Galbraith, dans une interview donnée depuis la Norvège.

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Selon le Wall Street Journal de dimanche, M. Karzaï a averti, lors d’une réunion privée avec quelque 70 parlementaires afghans samedi, que l’insurrection des talibans pourrait devenir un mouvement de résistance légitime si les Etats-Unis continuaient de se mêler des affaires afghanes.

Le journal affirmait que M. Karzai avait même suggéré qu’il pourrait rejoindre lui-même les talibans, si le parlement ne soutenait pas ses efforts pour prendre le controle de la commission électorale afghane.

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"Quel avantage peut-il bien avoir de laisser entendre qu’il pourrait rejoindre les talibans, d’accuser, comme il le fait aujourd’hui, les Etats-Unis d’avoir organisé la fraude à l’élection qui lui a permis d’obtenir un second mandat?", a demandé M. Galbraith.

"Ces propos donnent aussi l’impression qu’il est légèrement déséquilibré, pour le moins", a-t-il ajouté.

M. Galbraith a averti que les "bouffonneries" de M. Karzaï pourraient compromettre les perspectives de réussite du renforcement militaire décidé par le président américain Barack Obama en Afghanistan car il est clair que le président afghan "ne peut pas être un partenaire digne de confiance".

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