Deux employés de l’ONU tués à Mbandaka

Le calme semble revenir lundi à Mbandaka après la mort d’un Casque bleu dimanche, à laquelle s’est ajoutée celle d’un employé civil de la Monuc. Tous deux ont été tués dans des combats avec les insurgés Enyele.

Des militaires congolais près de Casques bleus de l’Onu, le 8 novembre 2008 près de Goma, en RDC. © AFP

Des militaires congolais près de Casques bleus de l’Onu, le 8 novembre 2008 près de Goma, en RDC. © AFP

Publié le 5 avril 2010 Lecture : 3 minutes.

L’armée congolaise était déployée lundi 5 avril à Mbandaka dans le nord-ouest de la RD Congo où un calme précaire régnait après l’attaque d’un groupe d’insurgés, déjà auteurs de violences fin 2009, qui a causé la mort de deux employés de la Mission de l’ONU en RDC (Monuc).

"Aux dernières nouvelles", les Forces armées de la RDC (FARDC) ont repris le contrôle de l’aéroport de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur (nord-ouest) où des combats les ont opposé dimanche à des insurgés de la tribu Enyele, estimés à environ une centaine, a affirmé un conseiller du gouverneur de province et ex-ministre provincial de l’Intérieur, Guy Inenge. Le ministre congolais de la Communication, Lambert Mende, également porte-parole du gouvernement, a confirmé la reprise de l’aéroport de Mbandaka et annoncé la mort d’un employé civil de la Monuc, en plus du Casque bleu déjà tué dimanche par un "éclat de grenade".

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"Je pense qu’il y a plus de dégâts dans leur rang (des insurgés, ndrl), à part le soldat de la Monuc qui est décédé à l’aéroport et l’employé congolais de la Monuc qui est mort d’une crise cardiaque", a affirmé M. Mende. Il a toutefois assuré que "la situation est sous contrôle (des FARDC), le gouverneur (de province) est en train de rassurer les gens pour qu’ils rentrent chez eux".

Aucun bilan

Interrogé lundi au téléphone, un responsable d’une ONG locale de défense de droits de l’Homme ayant requis l’anonymat, a affirmé qu’"il y a eu un peu d’accalmie la nuit, les FARDC ont récupéré l’aéroport et les militaires circulent partout dans la ville". Aucune source n’était cependant en mesure de fournir un bilan, 24 heures après le début des affrontements dans cette ville, située à environ 700 km au nord de Kinshasa, au bord du fleuve Congo.

De fin octobre à mi-décembre 2009 dans cette même province de 403.000 Km2, en grande partie recouverte par une forêt dense, plus d’une centaine d’insurgés Enyele (appelés aussi Lobala), menés par un féticheur, avaient attaqué des membres de la communauté Monzaya, ainsi que des policiers, à propos de la gestion d’un étang naturel poissonneux dans le village de Dongo.

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Selon des chiffres officiels, ces violences qui s’étaient ensuite étendues à plusieurs villages, avaient fait au moins 270 tués, dont 187 civils, et entraîné la fuite de 187.000 personnes, dont 109 000 et 18 000 se sont réfugiées respectivement au Congo et en Centrafrique voisins.

Diversion

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Dans une chronique publiée lundi dans le quotidien Le Potentiel, un sénateur congolais, Modeste Mutinga, estime que "la petite discorde autour des étangs de Dongo (…) vient de dépasser les bornes d’un simple fait divers". "Le cas est devenu purement et simplement un problème politique", écrit M. Mutenga. Selon lui, "par expérience politique, les faits qui ont souvent assombri la République démocratique du Congo partent toujours d’un fait anodin, d’un fait divers avant de prendre des allures inquiétantes, jusqu’à embraser le pays".

D’autant que, selon le quotidien L’Observateur, les membres de la communauté Enyele en sont à leur troisième attaque dans la même région depuis le début de l’année. "Le samedi 27 février 2010, les insurgés Enyele ont occupé le territoire de Makanza, situé à environ 200 Km de Mbandaka", d’après le journal, avant de récidiver fin mars, "en occupant sans combattre la localité de Bomongo, à environ 102 Km de Mbandaka".

L’attaque dimanche de l’aérport de Mbandaka "était une diversion, mais ils ont raté leur coup. C’était un peu suicidaire vu le nombre qu’ils étaient", a estimé le ministre Lambert Mende.

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