Entre Israël et l’Iran, l’heure ne semble plus aux ripostes après une semaine sous haute tension

La tension était brusquement montée au Moyen-Orient le 13 avril, lorsque Téhéran a mené une attaque sans précédent contre Tel Aviv, en réponse à une attaque attribuée à Israël le 1er avril. La riposte israélienne survenue le 19 avril a été minimisée par le ministre iranien des Affaires étrangères.

Un panneau montre des missiles iraniens, à Téhéran, le 20 avril 2024, au lendemain d’explosions dans la province d’Isfahan. © ATTA KENARE / AFP.

Un panneau montre des missiles iraniens, à Téhéran, le 20 avril 2024, au lendemain d’explosions dans la province d’Isfahan. © ATTA KENARE / AFP.

Publié le 21 avril 2024 Lecture : 4 minutes.

Après une semaine de tensions au plus haut au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza à la suite d’une attaque de représailles attribuée à Tel Aviv, dont Téhéran a minimisé la portée, l’Iran et Israël semblent s’éloigner d’une escalade. La tension était brusquement montée au Moyen-Orient le 13 avril, lorsque l’Iran a mené une attaque sans précédent contre Israël, son ennemi depuis la révolution iranienne de 1979, avec 350 drones et missiles dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés.

Israël a promis de riposter tandis que l’Iran disait avoir agi en « légitime défense » après l’attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril. Le 19 avril, des médias d’État iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues à l’aube près d’une base militaire du centre de l’Iran. Selon des médias aux États-Unis, citant des responsables américains, il s’agissait d’une opération israélienne en riposte à l’attaque iranienne. Un haut responsable auprès du Congrès américain a confirmé une attaque israélienne en Iran. Interrogée, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire.

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Dans un entretien avec la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a toutefois relativisé le 20 avril l’attaque menée dans la région d’Ispahan. « Ce qu’il s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque. Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran », a-t-il ironisé. Selon le Washington Post, citant un responsable israélien, l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné après cette attaque que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis en Italie, était « la désescalade ». Pour l’expert politique iranien Hamid Gholamzadeh, il s’agit d’un incident « très insignifiant », mais qui doit être placé dans le contexte de « la lutte pour l’équilibre du pouvoir » entre l’Iran et Israël. « La région est en feu et une guerre totale peut être déclenchée à tout moment, et de telles actions la rendent plus imminente », a-t-il prévenu.

Nouvelle aide des États-Unis

Engagé dans un bras de fer avec l’Iran et en pleine offensive contre le Hamas, allié de Téhéran, dans le territoire palestinien, Israël a reçu un nouveau soutien des États-Unis, où la Chambre des représentants a approuvé le 20 avril une aide militaire de plusieurs milliards de dollars.

La présidence palestinienne a parlé « d’agression », le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a salué une « défense de la civilisation occidentale ». Le président américain Joe Biden a lui salué une « aide cruciale », au « rendez-vous de l’Histoire ». Mais pour la Russie, cette aide attribuée à Israël, comme à l’Ukraine et à Taïwan, « va exacerber les crises mondiales ».

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Raid israélien en Cisjordanie et frappes sur Gaza

L’armée israélienne a mené pendant ce temps des dizaines de frappes sur la bande de Gaza assiégée, dont l’une, selon la Défense civile, a tué neuf membres d’une même famille, dont des enfants, à Rafah, dans le sud du territoire. Selon le porte-parole de la Défense civile à Rafah, Mahmoud Bassal, l’armée a frappé plusieurs endroits de la ville. « Cela a été une nuit très dure », a-t-il dit. Cette ville, où sont massés environ un million et demi de Palestiniens, selon l’ONU, vit sous la menace d’une offensive terrestre qu’Israël a promis de lancer afin de vaincre le Hamas.

L’armée a indiqué le 20 avril avoir frappé des « cibles terroristes », dont une « base de lancement à Beit Hanoun », dans le nord de Gaza, après l’interception d’un missile qui a visé la ville de Sderot, dans le sud d’Israël. La guerre a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où le Croissant rouge palestinien a annoncé que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.

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Dans ce contexte régional très tendu, une explosion nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés, selon les autorités. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient a rapidement annoncé que les États-Unis n’avaient « pas mené de frappes aériennes en Irak. »

Les négociations pour une trêve à la peine

L’offensive israélienne lancée en représailles de l’attaque du 7-Octobre qui a fait jusqu’à présent 34 049 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui considère le Hamas comme un mouvement de « libération », a reçu le 20 avril son chef, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les Palestiniens à « l’unité » afin d’apporter « la réponse la plus forte à Israël ».

Cette visite est intervenue au moment où le Qatar, qui piétine dans la négociation d’une trêve, dit vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur. La Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

(avec AFP)

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