Entre l’USM Alger et le RS Berkane, le match géopolitique n’est pas joué

Le match entre l’équipe algérienne USM Alger et l’équipe marocaine RS Berkane devait se jouer à Alger le dimanche 21 avril à 19 heures, mais une polémique s’est fait jour quarante-huit heures avant. Vendredi matin, alors que les joueurs du Maroc débarquent dans la capitale de l’Algérie pour y disputer la demi-finale aller de la Coupe TotalEnergies de la Confédération africaine de football (CAF), les douaniers confisquent leurs maillots.

Motif : les équipements incriminés sont floqués d’une carte du royaume incluant l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental. Depuis des années, du fait de ce dossier et de la revendication des indépendantistes sahraouis du Front polisario, les relations entre les autorités algériennes et marocaines sont tendues. Alger a même rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021.

La CAF à la rescousse

La Fédération algérienne de football sollicite rapidement une intervention de la CAF. Elle souhaite que la confédération lui donne raison. Mais dimanche – le jour du match –, l’instance panafricaine annonce, par communiqué, que l’appel interjeté par Alger contre la décision de la Commission interclubs de la CAF est rejeté, ainsi que les autres requêtes ou demandes.

Dès la veille, en off, des voix de la CAF avaient argumenté que le RS Berkane jouait avec ce même maillot depuis le début du tournoi.

Recours annoncé

Le président de la Fédération algérienne de football, Wafi Sadi, annonce la mise à disposition de l’équipe marocaine de « maillots de haute qualité » dépourvus de la carte ayant suscité la polémique. Le club RS Berkane refuse de jouer avec un autre équipement que le sien, notamment par la voix de son patron, Hakim Benabdellah, via le média marocain Hespress.

Peu avant le match, le directeur sportif de l’USM Alger, Toufik Korichi, a quant à lui estimé à la radio algérienne que le match ne devrait pas se jouer. La rencontre est effectivement annulée peu avant son coup d’envoi, les joueurs algériens s’étant présentés seuls sur le terrain, même les arbitres n’étant pas présents.

Quelles seront les suites sportives données à la non-tenue de cette demi-finale de la coupe de la CAF ? Pour l’heure, conformément aux possibilités de recours évoquées par le communiqué de la confédération lui-même, la fédération algérienne a annoncé qu’elle entendait porter l’affaire devant le « tribunal international du sport ». Son président se dit « prêt à tout ». Le recours doit être interjeté dans un délai de dix jours à compter de la notification de la décision contestée.