Le diplomate algérien Ziane Hasseni n’est plus mis en examen
Mohamed Ziane Hasseni espérait un non-lieu dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant algérien Ali Mecili, dans laquelle il était mis en examen. C’est un finalement une requalification de son statut en « témoin assisté » que les juges ont décidé. Cette affaire est l’une des principales pommes de discorde entre l’Algérie et la France.
Les juges chargés de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant algérien Ali Mecili en 1987 à Paris ont refusé d’ordonner un non-lieu en faveur du diplomate Mohamed Ziane Hasseni qui avait déposé une requête en ce sens, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information du Monde.
Le diplomate algérien passe en revanche du statut de mis en examen à celui de témoin assisté en raison de l’insuffisance des charges pesant contre lui, a précisé son avocat Jean-Louis Pelletier. Le statut de témoin assisté est à mi-chemin entre celui de simple témoin et celui de mis en examen.
Le camp Hasseni s’apprête à faire appel
M. Hasseni, qui s’affirme depuis son interpellation victime d’une homonymie, avait déposé fin août une requête aux fins de non-lieu et le parquet de Paris avait décidé début février de soutenir cette requête. "Nous allons faire appel de cette décision. En expliquant qu’aucun élément avéré ne met hors de cause M. Hasseni, les juges opèrent un renversement de la charge de la preuve inadmissible", a dit Me Pelletier.
Plus de vingt ans après l’assassinat de l’avocat algérien dans le centre de Paris, cette affaire avait connu un rebondissement avec l’interpellation à Marseille, le 14 août 2008, de M. Hasseni, chef du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères. Visé par un mandat d’arrêt international, M. Hasseni était désigné par un ancien officier des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, réfugié en Allemagne, comme le commanditaire de l’assassinat d’Ali Mecili, avocat de 47 ans exilé en France depuis 1965.
Mais M. Samraoui était en partie revenu sur ses déclarations lors d’une confrontation avec M. Hasseni organisée le 4 juin par visio-conférence. Le diplomate avait été mis en examen pour complicité d’assassinat et placé sous un contrôle judiciaire qui lui a un temps imposé de rester en France.
Les juges Alain Philibeaux et Corinne Goetzmann ont estimé "un peu prématuré d’ordonner un non-lieu alors que le témoin principal a dit avoir subi des pressions. Ils veulent prendre le temps de poursuivre leurs investigations", a estimé de son côté Antoine Comte, avocat de la famille Mecili.
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