Le Sidaction fait-il toujours recette ?

Crise économique ? Effet Pierre Bergé ? Baisse de la générosité ? Cette année, les promesses de dons faites au cours du week end Sidaction ont accusé un ralentissement par rapport aux éditions précédentes.

Chaîne d’espoir sur le Pont des Arts à Paris, pour le Sidaction 2009. © AFP

Chaîne d’espoir sur le Pont des Arts à Paris, pour le Sidaction 2009. © AFP

Publié le 29 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Le Sidaction 2010, destiné à récolter des fonds pour la lutte contre le sida, a recueilli 5 204 215 euros de promesses de dons dimanche à minuit, au terme d’un week-end d’appels de dons relayés par les medias audiovisuels, contre 5,8 millions d’euros en 2009, selon les organisateurs. Selon la responsable de la campagne d’appel aux dons Christine Tabuenca, la baisse des promesses est imputable à la crise économique. "Cette année, a-t-elle dit, il y a beaucoup moins de petits donateurs et une augmentation significative de promesses de dons importantes". Mme Tabuenca a refusé de lier la baisse des promesses et la polémique qui a opposé le président du Sidaction Pierre Bergé et le Téléthon. "Toutes les associations ont connu cette baisse des dons dès le mois de novembre", a-t-elle dit.

"Un tel differentiel arrive parfois d’une année à l’autre", a estimé pour sa part Francis Gionti, en charge des contacts de l’association.

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Le Sidaction a eu lieu cette année après une vive polémique entre Pierre Bergé et le Téléthon. Dans une tribune au Monde, l’homme d’affaires avait accusé l’Association française contre les myopathies (AFM) de "parasiter la générosité" des Français et suggéré "une générosité mieux répartie par des appels aux dons mieux coordonnés" entre organismes.

"Une question d’argent"

L’an dernier, à la fin du week-end, les promesses s’élevaient à 5,8 millions d’euros, chiffre réévalué à 6,45 millions au terme de la campagne de collecte, fixé au 11 avril cette année.  Casser l’épidémie, "c’est une question d’argent", avait déclaré jeudi Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), prévenant qu’elle allait être en "quasi faillite" dans le courant de l’année 2010 et n’aurait "plus les moyens de porter les nouveaux projets autour de la prévention".

En France, où 144 000 personnes vivent avec le VIH, 39 000 d’entre elles ignorent être séropositives, selon un bilan dressé fin 2009. Environ 7 000 personnes se contaminent chaque année, soit 20 par jour, selon Sidaction qui rappelle que 360 personnes sont mortes du sida en France en 2008. Dans le monde, où plus de 33 millions de personnes sont séropositives ou malades du sida, il s’agit d’éviter que "chaque jour, 7 400 personnes dont 1 200 enfants soient infectées par le virus", relève l’association.

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Dispositif renforcé

Pour collecter des fonds, dont 50% servent à financer la recherche et l’autre moitié des programmes de prévention et d’aide aux malades en France et dans des pays en développement, le Sidaction 2010 a bénéficié d’un dispositif renforcé sur internet et d’une mobilisation plus large des télévisions. Depuis vendredi, les grandes chaînes nationales, mais aussi Europe 1, RTL et trois stations de Radio France ont consacré leurs programmes au Sidaction en multipliant les appels aux dons. Pour la première fois, onze chaînes de la TNT avaient rejoint le dispositif.

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Environ 350 animations (événements sportifs, spectacles…) se sont déroulées tout au long du week-end, tandis que 4.500 bénévoles étaient mobilisés pour réceptionner les promesses de dons qui peuvent être enregistrées jusqu’au 11 avril en téléphonant au 110, par SMS en tapant DON au 33000 (SMS non surtaxé). Des dons peuvent être faits toute l’année sur l’iPhone d’Apple (application gratuite dédiée), par courrier (Sidaction – 228 rue du Faubourg Montmartre, 75010 Paris) ou par le net (www.sidaction.org).

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