La crise diplomatique n’est pas terminée
Berne et Tripoli sont toujours à couteaux tirés, alors que la Libye a réglé son contentieux avec l’Union Européenne. Le différend qui l’oppose aux autorités helvétiques est « un autre sujet »‘, affirme le ministre libyen des Affaires étrangères.
![Le ministre des Affaires étrangères libyen exige un « arbitrage international ». © Reuters](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/03/28/028032010172714000000libye.jpg)
Le ministre des Affaires étrangères libyen exige un « arbitrage international ». © Reuters
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a affirmé dimanche 28 mars que la crise avec la Suisse n’était pas terminée, au lendemain du règlement du contentieux sur les visas entre la Libye et l’Union européenne. La crise avec la Suisse "est un autre sujet", a indiqué M. Moussa, interrogé en marge du sommet arabe à Syrte, en Libye, pour savoir si les levées réciproques samedi des restrictions sur les visas par Tripoli et l’UE ouvraient la voie à un règlement de la crise avec Berne.
Le ministre a indiqué par ailleurs que son pays exigeait toujours un "arbitrage international" pour régler son différend avec la Suisse. "Nous allons accepter les résultats (de cet arbitrage) quels qu’ils soient, négatifs ou positifs", a-t-il affirmé. M. Moussa a indiqué par ailleurs que les négociations avec Berne "ne se sont pas arrêtées" et qu’il pourrait y avoir "des réunions proches sous les auspices de l’Allemagne et de l’Espagne".
Justice et politique
La crise avec Berne est née de l’arrestation musclée à Genève en juillet 2008 d’un des fils du colonel Mouammar Kadhafi, Hannibal, sur plainte de deux domestiques pour mauvais traitements. En guise de rétorsion, les autorités libyennes avaient, entre autres, détenu deux hommes d’affaires helvétiques dont l’un, Max Göldi, purge depuis le 23 février une peine de quatre mois pour "séjour illégal" en Libye.
Interrogé au sujet d’une possible grâce de M. Göldi sur décision du colonel Mouammar Kadhafi, le ministre libyen a indiqué qu’il n’y avait "pas de décision politique en justice". "Si le Conseil supérieur des instances judicaires (Cour suprême) est convaincu, il peut prendre une décision (de grâce), sinon personne ne peut l’obliger à le faire", a-t-il précisé. L’avocat de Max Göldi avait présenté une demande de grâce ainsi qu’un recours auprès de la Cour suprême. Me Salah Zahaf avait alors expliqué que la grâce pourrait être accordé sur décision politique.
Ping-pong diplomatique
La Confédération helvétique, membre de l’espace Schengen, avait décidé en 2009 de restreindre, pour l’élite libyenne, l’attribution de visas permettant d’accéder aux pays de l’espace Schengen, impliquant ainsi l’UE dans ce contentieux.
Tripoli avait répliqué en février en annonçant des restrictions de visas à l’encontre des ressortissants des pays de l’espace Schengen, provoquant la colère de plusieurs capitales européennes et finalement une médiation de Bruxelles.
Après l’annonce réciproque samedi de la levée réciproque des restrictions à l’octroi de visas, Tripoli s’est empressé alors de qualifier l’annonce de l’UE de victoire sur Berne. "La Suisse a été vaincue par cette mesure commune européenne", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué sur son site internet.
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