Casamance : le gouvernement prêt à négocier avec les rebelles
Devant la reprise des affrontements en Casamance, le Premier ministre s’est dit prêt à rencontrer les responsables rebelles pour des « concertations ». Le président Wade avait pourtant affirmé que des négociations étaient déjà en cours.
Le gouvernement sénégalais est "prêt à recevoir" les chefs de la rébellion indépendantiste de Casamance "dans des concertations", a indiqué samedi 27 mars le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye alors que les affrontements se multiplient en Casamance. "Nous sommes prêts à recevoir les dirigeants du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance, rébellion indépendantiste) dans des concertations", a-t-il ajouté dans un bref entretien à la radio privée sénégalaise RFM, lors d’un déplacement en Casamance (sud).
Le 16 mars, le président Abdoulaye Wade affirmait être "en train de dialoguer" avec "certains indépendantistes qui sont des gens qui veulent la paix", citant notamment "César Atoute Badiate", chef du "front Sud", près de la frontière avec la Guinée-Bissau. Mais dans un communiqué transmis jeudi et signé par M. Badiate, la rébellion conteste que des discussions soient en cours et appelle à l’"ouverture immédiate et sans préalable de négociations sincères et globales pour un retour définitif à la paix en Casamance".
Samedi, le Premier ministre est resté vague sur le début d’éventuelles discussions avec les rebelles: "le moment voulu, tout le monde sera informé des négociations qui pourraient se dérouler à Foundiougne ou quelque part ailleurs au Sénégal, pourquoi pas à Ziguinchor, pourquoi pas à Bignona?".
Accord de paix
Le gouvernement et le MFDC s’étaient retrouvés le 1er février 2005 dans la localité de Foundiougne pour négocier les modalités d’application de l’accord de paix signé le 30 décembre 2004 avec le mouvement rebelle. Une seconde rencontre dite "Foundiougne 2" avait été envisagée pour mettre en pratique l’accord mais sa date a été plusieurs fois reportée. Foundiougne est située dans la région de Fatick, au sud-est de Dakar, près de la Gambie. Ziguinchor est la plus grande ville de Casamance. Bignona est située au nord de Ziguinchor, près de la Gambie.
Considérée un temps comme le "grenier" du Sénégal, la Casamance est une région pauvre et enclavée dont le développement est entravé depuis 1982 par une rébellion indépendantiste.
Régler la question en cent jours
Ces "frémissements" dans la reprise des discussions de paix, enlisées depuis des années, interviennent au moment où l’armée a lancé de vastes opérations en Casamance. Depuis le 18 mars, quatre militaires sont tombés sous les balles des rebelles et 11 ont été blessés, selon l’armée. Un civil a été tué pendant cette même période.
Ces nouvelles violences coïncident également avec le dixième anniversaire, le 19 mars, de l’élection du président Abdoulaye Wade après quatre décennies de pouvoir socialiste. En arrivant à la présidence, le chef de l’Etat avait promis de régler la question de la rébellion casamançaise en "cent jours".
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