Élections en Afrique du Sud : Jacob Zuma a le droit de conserver le nom de son parti
La justice sud-africaine a autorisé le nouveau parti de l’ex-président, Jacob Zuma, candidat aux législatives de mai, à conserver son nom et son logo. C’est un nouveau revers pour l’ANC au pouvoir qui dénonce un « vol de propriété intellectuelle ».
La justice sud-africaine a autorisé lundi 22 avril le nouveau parti de l’ex-président Jacob Zuma, candidat aux législatives de mai, à conserver un nom et un logo étroitement liés à la lutte anti-apartheid, un nouveau revers pour le Congrès national africain (ANC, au pouvoir).
Le pays votera le 29 mai pour renouveler un Parlement qui choisira ensuite le prochain président d’Afrique du Sud. Jacob Zuma, 82 ans, président de 2009 à 2018, est candidat à un siège de député sur la liste du petit parti radical récemment créé Umkhonto We Sizwe (MK, « fer de lance de la nation » en zoulou). MK est à l’origine le nom de la branche armée de l’ANC dirigé par Nelson Mandela en exil pendant l’apartheid.
Dénonçant un « vol de propriété intellectuelle », l’ANC demandait à la justice d’imposer au mouvement de Jacob Zuma de changer son nom et son logo, identiques ou presque à ceux de l’ancienne organisation armée. « La demande est rejetée avec dépens », a annoncé, le 22 avril à la presse, un représentant officiel du tribunal de Durban. « Nous sommes inarrêtables », s’est félicité un dirigeant de MK, Jabulani Khumalo, sur la chaîne publique South African Broadcasting Corporation (SABC).
« L’ANC fera appel » annonce Fikile Mbalula
« L’ANC fera appel pour interdire l’utilisation illégale des marques, symboles et de l’héritage de l’ANC par le parti de Jacob Zuma », a affirmé plus tard dans la journée lors d’une conférence de presse le secrétaire général du parti, Fikile Mbalula.
Fin mars, l’ANC, qui réclamait que le MK soit rayé des listes des organisations participant aux prochaines élections, avait déjà perdu une manche devant les tribunaux, face à Jacob Zuma. Alors que la Commission électorale indépendante (CEI) avait invalidé sa candidature en raison d’une condamnation pour outrage, un tribunal a donné raison à l’ancien président, lui permettant de se présenter aux élections. La CEI a saisi la Cour constitutionnelle qui ne s’est encore pas prononcée.
Les prochaines élections générales s’annoncent comme les plus disputées dans le pays depuis l’avènement de la démocratie en 1994, l’ANC risquant de perdre sa majorité absolue au Parlement et se retrouver contraint à former un gouvernement de coalition.
Chassé du pouvoir en 2018 après de multiples scandales, Jacob Zuma a encore des soutiens. Le retour contesté en politique de l’ancien pilier de l’ANC, qui a monopolisé la sphère médiatique dans le pays ces dernières semaines, a porté un coup au parti au pouvoir, qui perd du terrain. Selon un récent sondage, le MK deviendrait fin mai la troisième force politique du pays avec 13 % d’intentions de vote. L’ANC plongerait à 36 %, contre 25 % pour le premier parti d’opposition (Alliance démocratique, DA).
(Avec AFP)
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