Mugabe et Tsvangirai disent non à l’homosexualité
Le président zimbawéen et son Premier ministre, d’ordinaire si peu prompts à s’accorder sur un sujet, ont conjointement refusé d’inscrire la reconnaissance des droits des homosexuels dans la nouvelle Constitution.
Le président Robert Mugabe et son ancien rival, le Premier ministre Morgan Tsvangirai, se sont prononcés contre la reconnaissance des droits des homosexuels dans la nouvelle Constitution, a indiqué vendredi 26 mars l’agence de presse gouvernementale New Ziana. "Je ne suis pas d’accord avec ça (les droits pour les homosexuels). Pourquoi un homme devrait avoir une relation avec un autre homme quand les femmes représentent 52% de la population ? En fait, il y a moins d’hommes que de femmes", a déclaré jeudi Morgan Tsvangirai lors d’une cérémonie pour la Journée de la femme.
"J’ai entendu dire que cette question avait été discutée lors de l’élaboration de la Constitution (…) Ceux qui font cela, on peut dire qu’ils ont perdu la tête. C’est juste de la folie", a renchéri le président Mugabe. "Nous ne pouvons permettre cela", a-t-il ajouté. Depuis son arrivée au pouvoir en 1980, le chef de l’Etat a plusieurs fois fortement critiqué l’homosexualité, interdite dans ce pays d’Afrique australe. L’association Gays et lesbiennes du Zimbabwe est cependant autorisée.
Droits de l’Homme
Harare doit adopter une nouvelle Constitution pour pouvoir organiser de nouvelles élections. Les dernières, en 2008, avaient consacré la défaite historique du parti au pouvoir et précipité le pays dans une grave crise politique. Après un an de paralysie, Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai ont formé en février 2009 un gouvernement d’union nationale qui a permis de stabiliser l’économie mais de nombreux points de désaccords subsistent entre les deux hommes, notamment sur l’élaboration de la Constitution et le respect des droits de l’Homme.
En Afrique, 38 des 53 Etats ont des lois pénalisant l’homosexualité et seul l’Afrique du Sud a légalisé les unions civiles entre personnes du même sexe. Au Malawi, un couple homosexuel risque jusqu’à 14 ans de prison pour avoir organisé la première cérémonie symbolique de "mariage" gay du pays.
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