Une commission électorale mais sans l’opposition
En prévision des prochaines élections malgaches, décidées par Andry Rajoelina sans l’accord de l’opposition, une commission électorale indépendante a été formée. Aucun des trois postes dévolus aux opposants n’a été pourvu.
Une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni) malgache, nommée par le pouvoir en place et boycottée par l’opposition, a été officiellement installée vendredi 26 mars à Antananaviro. Seize membres de la Commission ont prêté serment. L’opposition au régime d’Andry Rajoelina a refusé de proposer des noms pour occuper les trois postes qui lui étaient dévolus.
La Ceni sera en effet chargée d’organiser les prochaines élections décidées de façon unilatérale par Andry Rajoelina, en dehors des accords de sortie de crise de Maputo et Addis Abeba signés courant 2009. L’opposition est opposée à l’organisation de ces élections, dont la date devra être fixée par la Ceni, et réclame, à l’unisson de la communauté internationale, l’application des accords de sortie de crise. "Nous avons une autonomie financière et administrative, ce sont des garanties d’indépendance", a déclaré à l’AFP Bruno Rakotoarison, un des 16 membres de la nouvelle commission, issu de la société civile.
"Assez de compétences" sans l’opposition
Nommée en Conseil des ministres pour un mandat de sept ans, la Ceni est en théorie composée de 19 membres: dix personnalités de la société civile, deux représentants de l’administration, trois personnalités proches du pouvoir en place, trois proches de l’opposition, et une avocate. En l’absence des représentants de l’opposition, elle compte 16 membres pour le moment. Interrogé sur l’absence de ces représentants des trois mouvances politiques opposées à Andry Rajoelina, M. Rakotoarison a expliqué: "C’est regrettable, mais on peut travailler quand même, on est là sur un plan technique, la Ceni regroupe assez de compétences".
"Le principe régissant la Ceni est l’impartialité. On est au-dessus de la mêlée politique", a pour sa part assuré Henri Rakotoson, représentant le syndicat des magistrats dans la Ceni.
La semaine dernière, l’Union africaine (UA), qui réclame également l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba, a imposé des sanctions à 109 personnalités du régime de transition, dont Andry Rajoelina. Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ancien maire d’Antananarivo M. Rajoelina, soutenu par l’armée.
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