Khamenei accuse les Etats-Unis de complot
En dépit de l’offre de dialogue renouvelée des Etats-Unis à l’Iran, l’ayatollah Khamenei dénonce une attitude « hostile » et accuse Barack Obama de « comploter » contre Téhéran.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé dimanche 21 mars le président américain Barack Obama de "comploter" contre l’Iran malgré son offre de dialogue, lors d’un discours à Machhad (nord-est) retransmis en direct par la télévision d’Etat. "Vous ne pouvez pas exprimer votre désir de paix et d’amitié et dans le même temps comploter (contre la République islamique d’Iran, ndlr) et croire que vous pouvez porter atteinte à la nation iranienne", a déclaré le numéro iranien à l’adresse du président Obama. Il a ajouté que les autorités iraniennes surveillaient de près "l’attitude hostile" des Etats-Unis. L’ayatollah Khamenei a notamment accusé le président américain d’avoir adopté "la pire des positions" après l’élection présidentielle du 12 juin, remportée officiellement par le président Mahmoud Ahmadinejad et dont les résultats sont contestés par l’opposition qui a dénoncé des fraudes massives. "Lors des événements qui ont suivi la présidentielle, vous avez adopté la pire des positions en soutenant les fauteurs de troubles et en les présentant comme un mouvement civique", a-t-il dit.
"Vous parlez des droits de l’Homme et dans le même temps vous remettez en cause l’immense élan du peuple iranien lors de la présidentielle et vous soutenez un groupe de fauteurs de troubles. N’avez-vous pas honte ?" a-t-il demandé encore. "Frapper les gens et brûler des autobus et des bâtiments, est-ce cela un mouvement civique ?", a-t-il demandé alors que la foule criait "Mort à Obama".
Propagande des pays occidentaux
Le numéro un iranien a également affirmé que "les ennemis voulaient diviser la nation iranienne (…) et provoquer une guerre civile, mais le peuple iranien était vigilant". "S’ils avaient réussi, les Etats-Unis et le régime sioniste auraient envoyé leurs forces dans les rues de Téhéran (pour soutenir les manifestants de l’opposition, ndlr), mais ils ont compris que cela leur porterait tort. Les dirigeants des pays oppresseurs (occidentaux) ont alors commencé à faire de la propagande pour soutenir les fauteurs de trouble", a-t-il dit. Il faisait allusion aux manifestations parfois violentes qui ont suivi l’élection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad. Ces violences ont fait des dizaines de morts alors que des milliers de personnes ont été arrêtées dans les mois qui ont suivi la présidentielle du 12 juin.
Cette déclaration du guide iranien intervient alors que le président Obama a affirmé samedi dans un message à l’occasion du nouvel an iranien (qui a commencé le 21 mars) que sa "proposition de dialogue et de contacts diplomatiques d’ensemble tient toujours" avec Téhéran. Mais M. Obama a également ajouté que, durant l’année iranienne écoulée, le gouvernement iranien avait "choisi de s’isoler". Les Etats-Unis tentent d’obtenir un consensus auprès des autres grandes puissances pour imposer de nouvelles sanctions à l’Iran qui refuse de suspendre ses activités nucléaires sensibles. Les pays occidentaux soupçonnent l’Iran de développer, sous couvert de programme civil, l’arme atomique, ce qu’a toujours démenti Téhéran.
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