L’épouse du rebelle Charles Massi décédée

Denise Massi luttait pour faire la lumière sur le sort de son mari disparu et donné pour mort, l’ex-ministre et chef rebelle centrafricain Charles Massi. Elle est décédée vendredi 19 mars à Paris des suites d’un « hématome cérébral ».

Denise, l’épouse du chef rebelle Charles Massi (ci-dessus) est décédée le 19 mars à Paris. © J.L Dolmaire pour J.A.

Denise, l’épouse du chef rebelle Charles Massi (ci-dessus) est décédée le 19 mars à Paris. © J.L Dolmaire pour J.A.

Publié le 20 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Denise Massi, une Franco-Centrafricaine, "est décédée ce (vendredi) soir" dans un hôpital parisien où elle avait été admise "il y a trois jours", a déclaré une source familiale à l’AFP. "Elle a eu un caillot de sang, un hématome cérébral que les médecins ne s’expliquent pas", a précisé la source, un membre du Forum démocratique pour la modernité (Fodem, opposition), le parti de Charles Massi.

Ce dernier est aussi le principal dirigeant de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), une rébellion active dans le nord-ouest de la Centrafrique. Denise Massi avait expliqué à l’AFP être sans nouvelles directes de son mari depuis le 18 décembre. Pour "faire la lumière" sur le sort de son époux, elle s’était rendue à la mi-janvier à Bangui, d’où elle avait été expulsée, mais continuait à partir de Paris de réclamer la vérité sur la situation de son époux.

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Charles Massi toujours introuvable
Depuis trois mois, "Denise vivait l’enfer, ne sachant pas où est Charles. Ca l’a minée, c’est ça qui l’a amenée là", a dit la source proche de la famille. "Il faut qu’on fasse toute la lumière sur le sort de Charles, on va s’arranger pour le faire" en sa mémoire, a ajouté la source. La famille et le parti de Charles Massi soutiennent qu’il a été arrêté le 19 décembre en territoire tchadien puis remis fin décembre par le Tchad à la Centrafrique. Citant des sources au sein de l’armée et dans l’entourage de l’actuel président, François Bozizé, ils ont indiqué qu’il est décédé le 8 janvier des suites de tortures à Bossembélé (150 km au nord-ouest de Bangui).

Le gouvernement centrafricain a démenti ces affirmations. Le président Bozizé, lui, a assuré ignorer s’il était décédé ou en vie tandis qu’Ange-Félix Patassé a exigé que toute la lumière soit faite sur son sort. Mais en Centrafrique et au sein de la diaspora centrafricaine, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer une enquête internationale pour faire la lumière sur la situation de Charles Massi, qui a été plusieurs fois ministre sous le régime d’Ange-Félix Patassé (1993-2003) et de M. Bozizé, au pouvoir depuis 2003.

En mai 2009, M. Massi avait été arrêté dans le sud tchadien. Il tentait d’aller en Centrafrique, selon le Tchad, qui l’avait emprisonné notamment pour "tentative de déstabilisation d’un pays voisin". Il avait été libéré le 8 juillet pour avoir fait amende honorable, d’après les explications du gouvernement tchadien qui a assuré l’avoir conduit à la frontière camerounaise et n’avoir eu depuis aucune nouvelle de lui.

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