L’opposition réclame un débat politique sur la gestion du pétrole

Inquiet de « l’opacité » et des « mystères » entourant la gestion des hydrocarbures gabonais, le parti d’opposition l’Union nationale réclame à Ali Bongo un débat parlementaire pour lever le voile sur ce qu’il qualifie de « manipulation des recettes ».

Plateforme pétrolière d’Elf au large de la côte gabonaise, près de Port Gentil. © AFP

Plateforme pétrolière d’Elf au large de la côte gabonaise, près de Port Gentil. © AFP

Publié le 17 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

L’Union nationale (UN), formation de l’opposition gabonaise créée par trois partis et six candidats battus à l’élection présidentielle de 2009, a réclamé mardi 16 mars un débat sur la gestion du pétrole et une revue des textes régissant l’activité pétrolière au Gabon. L’UN réagissait aux "mesures d’urgence" annoncées le 4 mars dernier par le président Ali Bongo à l’issue d’un Conseil des ministres tenu à Port-Gentil (ouest), capitale pétrolière du pays. Parmi ces mesures, figure la création d’une société nationale appelée Gabon Oil Company (GOC), qui va désormais contrôler "les participations de l’Etat dans les sociétés pétrolières" et gérer l’exploration, l’exploitation et la distribution du pétrole, selon le gouvernement. L’Union nationale "(exige) que cette création soit précédée par un débat parlementaire de fond sur la gestion du pétrole dans notre pays", dans une déclaration lue devant la presse à Libreville par Pierre-Claver Zeng-Ebome, un de ses vice-présidents, en présence de plusieurs responsables du parti. "L’opacité et les mystères entourant cette gestion ont souvent permis des libertés dans la manipulation des recettes pétrolières, et il convient dès aujourd’hui de s’en préserver", affirme-t-elle, sans fournir d’estimations chiffrées.

Maximiser les recettes

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L’opposition demande également que la mise sur pied de la société pétrolière annoncée soit "précédée d’une revue du dispositif légal et réglementaire régissant l’activité pétrolière au Gabon", et conduise à "une réorganisation du rôle et des missions des différentes entités publiques et privées intervenant déjà dans le secteur pétrolier". Elle considère par ailleurs qu’"il est anormal que l’Etat gabonais n’ait pas la maîtrise des rouages de la commercialisation de la part du pétrole qui lui revient dans le cadre du partage de production". "Il est temps aujourd’hui que le Gabon se dote de moyens adéquats pour vendre son pétrole et maximiser ses recettes, tout en redéfinissant ses rapports avec les acteurs intervenant dans ce domaine", estime-t-elle encore.

Le pétrole est la principale richesse du Gabon, qui en produit entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, l’or noir devrait rapporter au pays 1,5 milliard d’euros en 2010, soit environ 42% de son budget. D’après les chiffres officiels et la Banque mondiale, en 2009, sa production de pétrole a été de 12,6 millions de tonnes, assurée à plus de 60% par le groupe français Total et l’anglo-néerlandais Shell. Le brut gabonais est exporté à près de 95%, le reste est transformé par la Société gabonaise de raffinage (Sogara).

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