Du sud du Liban à Gaza, Israël bombarde sur tous les fronts
Tsahal a visé des infrastructures du Hezbollah et poursuit ses tirs sur Rafah, alors qu’une offensive sur la ville paraît toujours d’actualité, en dépit des mises en garde internationales.
Israël a lancé une « action offensive » sur le sud du Liban et avancé, à Gaza, dans ses préparatifs pour une opération terrestre sur Rafah dans sa guerre contre le Hamas, malgré les mises en garde de la communauté internationale.
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Sur le front nord d’Israël, l’armée israélienne a confirmé tôt le 25 avril des frappes aériennes la veille contre des « infrastructures » du Hezbollah à Maroun al-Ras, et contre un « poste d’observation » du mouvement chiite à Merkaba, dans le sud du Liban. Elle avait annoncé le 24 avril une « action offensive » sur « tout le sud » du Liban et précisé que son aviation et artillerie avaient frappé 40 cibles du Hezbollah libanais, allié du Hamas, autour d’Aïta el-Chaab.
« Des troupes sont déployées en nombre à la frontière […] la moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l’autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations » militaires israéliennes, a affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué le même jour qu’il n’y avait pas eu de franchissement de frontière.
L’offensive sur Rafah toujours en préparation
Dans le même temps, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières le 24 avril et tôt dans la matinée du 25 avril dans la bande de Gaza, notamment dans le secteur de Rafah. De nombreuses capitales étrangères, dont Washington, s’inquiètent notamment des préparatifs en cours pour une offensive terrestre sur la ville de Rafah.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou assure depuis des semaines que cette ville, située à l’extrémité sud du territoire palestinien, où se trouvent un million et demi de personnes, est le dernier bastion du Hamas. « Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah », a encore déclaré le 24 avril le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer. « Deux brigades de réservistes ont été mobilisées pour des opérations » à Gaza, a-t-il ajouté, précisant qu’il y a « quatre bataillons [du Hamas] encore à Rafah » qui sont visés par l’armée.
Les civils évacués vers Khan Younès ?
Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture. L’évacuation des civils gazaouis durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l’Égypte et d’autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables.
Une telle opération « serait un crime » a déclaré le directeur du bureau de presse du gouvernement à Gaza, Ismaïl Al-Thawabta, assurant que le centre de Gaza et la ville de Khan Younès « ne peuvent absolument pas accueillir » les déplacés de Rafah. Le mouvement islamiste palestinien a diffusé de son côté une vidéo montrant l’un des otages. Sur les plus de 250 personnes enlevées le 7-Octobre, 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens. Sur la chaîne Telegram du mouvement islamiste, cet otage, qui apparaît seul à l’écran, se présente comme Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, enlevé lors du festival de musique Nova. Il accuse le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et les membres du gouvernement israélien d’avoir « abandonné » les otages.
Le 24 avril au soir, à Jérusalem, des dizaines de manifestants se sont réunis devant la résidence de Netanyahou avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Ramenez-les à la maison ». Et les manifestants ont chahuté le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir qui tentait de s’exfiltrer de la foule.
Sur le front diplomatique, Israël a remercié son allié américain pour l’enveloppe d’aide militaire qu’il lui a octroyée. Cette aide de 13 milliards de dollars doit notamment permettre de renforcer son bouclier antimissile « Dôme de fer », déployé à ses frontières. Alors que la population de Gaza est confrontée selon l’ONU à un risque de famine, le président américain Joe Biden a promulgué le 24 avril une loi comprenant notamment de l’aide humanitaire pour Gaza, appelant Israël à « veiller à ce que toute cette aide parvienne sans délai aux Palestiniens ».
(avec AFP)
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